
France: un policier écroué après le meurtre d’un jeune à Marseille
(Keystone-ATS) Un policier a été inculpé et écroué pour meurtre après le décès d’un jeune de 19 ans tué jeudi dans les quartiers nord de Marseille, a dit samedi une source judiciaire. Le gardien de la paix de 39 ans n’était pas de service et présentait un taux d’alcoolémie positif au moment des faits.
Il a été inculpé pour homicide volontaire et incarcéré à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier (Hérault).
Le parquet de Marseille avait requis son placement en détention après avoir écarté la thèse de la légitime défense.
« Il n’y a manifestement pas de légitime défense. Aucun des agresseurs n’était porteur d’une arme à feu ou d’un couteau », a déclaré vendredi le procureur de la république, Jacques Dallest.
9 mm
Une altercation a éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi entre le gardien de la paix et un groupe de jeunes dans une épicerie du IIIe arrondissement, dans les quartiers nord de la ville. Le policier a lui tiré une fois sur l’un des jeunes.
L’un des amis de la victime, qui était revenu sur les lieux de l’incident pour précipiter son véhicule dans la vitrine de l’épicerie, a été inculpé pour « dégradation de bien d’autrui » et écroué à Luynes, près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
L’autopsie du corps de la victime a montré que la balle d’un calibre de 9 mm était entrée par la fesse gauche, avait touché les intestins et le foie avant de provoquer une hémorragie massive qui est à l’origine du décès.
Lors de sa garde à vue, le policier a expliqué avoir eu peur et avoir tiré pour se défendre. Les amis de la victime parlent d’un « tir volontaire » à une distance de quelques mètres. Lors de son interpellation, le gardien de la paix présentait un taux d’alcoolémie positif de 1,26 g dans le sang.
Autre affaire récemment
Il avait fait l’objet d’un rappel à la loi pour des violences sur sa compagne, en 2012, alors qu’il se trouvait aussi en état d’ébriété. Il avait pu reprendre son travail après les avis favorables d’un médecin et d’un psychologue.
Le gardien de la paix avait en revanche le droit de porter son arme même s’il n’était pas en service.