Grèce critiquée pour ses prisons par le Conseil de l’Europe

(Keystone-ATS) Le Conseil de l’Europe critique très durement la Grèce dans un rapport de son comité pour la prévention de la torture rendu public mardi. Il pointe de nombreux cas de violence policière en garde à vue et des conditions de détention déplorables dans les prisons.

Le comité pour la prévention de la torture s’est rendu en Grèce en avril 2015 pour évaluer si les recommandations qu’il avait formulées dans de précédents rapports en 2011 et 2013 avaient été mises en oeuvre. Il a constaté que la situation avait au contraire empiré.

« La situation dans les prisons est devenue critique et des mesures urgentes sont nécessaires » face à la surpopulation et au manque chronique de personnel dans la plupart des établissements, soulignent ses experts.

« La situation s’est détériorée à un tel degré qu’il n’est plus question de violations de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme (interdisant les traitements inhumains et dégradants, Ndlr.) mais de violations du droit à la vie », pointe le rapport. Ce document souligne notamment l’insuffisance des services médicaux en milieu carcéral.

Le comité est tout aussi sévère avec la police grecque. Il demande aux autorités de reconnaître pleinement le « problème répandu et profondément enraciné des mauvais traitements perpétrés par la police ». Il recommande de mettre en place un système d’enregistrement audio ou vidéo des interrogatoires policiers.

Le traitement des étrangers en situation irrégulière n’est pas non plus épargné. Le comité dénonce le fait qu’ils soient traités « par bien des aspects comme des suspects de crimes », et réaffirme que les migrants irréguliers doivent être retenus dans des centres qui leur sont dédiés.