
Hommage national pour Jean-Paul Belmondo

(Keystone-ATS) La France rendra un hommage national jeudi à Jean-Paul Belmondo, une des figures les plus populaires du cinéma. Il est aussi pleuré par ses pairs comme Brigitte Bardot, Ursula Andress ou Alain Delon.
L’Elysée a annoncé mardi la tenue de cette cérémonie aux Invalides. L’hommage national était à l’origine prévu pour les militaires, mais a été étendu aux civils qui ont marqué leur temps, comme Charles Aznavour en octobre 2018.
Le président de la République Emmanuel Macron a qualifié lundi ce comédien extrêmement aimé de «trésor national, tout en panache et en éclats de rire, le verbe haut et le corps leste». La mort de l’acteur, lundi, à 88 ans, a plongé dans le deuil un pays qui perd une figure familière, incarnant le talent, l’audace et l’insouciance.
Au revoir d’Ursula Andress
Contacté par Keystone-ATS, le service de presse de l’ancienne actrice Ursula Andress, née près de Berne, première «Jame Bond-girl» et surtout partenaire de Belmondo dans la vie dans les années ’60, a transmis ces mots: «Jean-Paul, tu étais une personnalité unique. Un homme plein de passion et de vitalité – et avec un merveilleux sens de l’humour. Au revoir, l’homme que j’aimais. Tu resteras dans mon cœur pour toujours».
Brigitte Bardot a elle déclaré «Je pense à lui, je l’aimais. Il me manque et je n’ai plus envie d’en parler, les grandes douleurs sont muettes», a-t-elle écrit dans un communiqué transmis à l’AFP par sa fondation.
«Une trogne»
La presse s’incline mardi devant cette figure qui faisait l’unanimité, grâce à l’étendue de son jeu, à son sourire communicatif et à son aisance dans tous les rôles possibles.
«Ce flic et voyou gouailleur et sentimental dont le visage représente la Nouvelle Vague comme le cinéma populaire a servi de portemanteau à tous les costumes du répertoire», commente Libération.
«Il aura durant près de soixante ans offert au cinéma français de genre un corps, une trogne et une voix – une présence sans équivalent», écrit Le Monde.
Plus de 6,6 millions de Français ont regardé lundi soir un film de Jean-Paul Belmondo, selon les données d’audience de Médiamétrie: 3,55 millions de téléspectateurs pour «L’As des as» sur France 2, soit une part d’audience de 16,5%, et 3,09 millions de téléspectateurs pour «Itinéraire d’un enfant gâté» sur TF1 (15,7% de PDA), qui lui a valu un César.
«Une partie de ma vie»
Eternel jeune premier, amateur de cascades qui a connu quelques pépins physiques, Jean-Paul Belmondo était le dernier des acteurs de la «bande du Conservatoire», des élèves frondeurs du Conservatoire des années 1950 qui ont disparu tour à tour ces quatre dernières années: Jean Rochefort, Claude Rich, Jean-Pierre Marielle, Jean-Pierre Mocky, Guy Bedos.
Autre acteur mythique, plus jeune de trois ans, Alain Delon s’est dit lundi «complètement anéanti» d’avoir perdu cet ami: «C’est une partie de ma vie, on a débuté ensemble il y a 60 ans».