
Initiative anti-minarets: Widmer-Schlumpf relativise les dommages
(Keystone-ATS) Berne – Les ministres des affaires étrangères et de la justice évaluent différemment les effets hors des frontières de la campagne de votation contre les minarets. Aux mises en garde de Micheline Calmy-Rey, Eveline Widmer-Schlumpf répond par la sérénité.
Ne constatant pas de détérioration de l’image de la Suisse dans les pays musulmans, ni d’ailleurs de menaces particulières, la ministre de justice et police voit un effet inverse. « Grâce à nos ambassades, qui travaillent et communiquent excellemment bien, nous avons réussi à montrer partout que la démocratie directe et la discussion ouverte faisaient partie des acquis de la démocratie suisse », a déclaré Eveline Widmer-Schlumpf dans une interview à Swissinfo.ch.
La conseillère fédérale constate également que la population musulmane de Suisse ne se laisse pas provoquer par cette campagne en partie très émotionnelle. Les musulmans de Suisse essaient en revanche de montrer concrètement ce qu’est l’islam et ce qu’il n’est pas.
Sa collègue Micheline Calmy-Rey n’est pas si sereine. Dans une interview accordée samedi à l' »Aargauer Zeitung », la conseillère fédérale met en garde contre les dommages pour la politique étrangère de la Suisse si l’initiative anti-minarets est acceptée le 29 novembre.
Berne aurait par exemple de mauvaises cartes pour conserver son influence au sein de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international (FMI), selon elle.
La conseillère fédérale est également d’avis que les exportations suisses pourraient être rendues plus difficiles. « Les pays musulmans font partie de nos clients. »