La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

Kobané résiste malgré les renforts jihadistes et la retenue turque

(Keystone-ATS) Symbole de la lutte contre l’Etat islamique, la ville syrienne de Kobané a résisté farouchement tout le week-end aux jihadistes. Alors que ces derniers y ont envoyé dimanche des renforts, Ankara a jugé que la création d’un corridor pour ravitailler les combattants kurdes serait «irréaliste».

A Kobané, la journée de dimanche a été relativement calme. Délogés vendredi de leur QG, les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont depuis repoussé des assauts de l’EI sur plusieurs fronts de la troisième ville kurde de Syrie, où la bataille a tourné à la guérilla urbaine.

La situation reste toutefois à l’avantage des jihadistes, plus nombreux, mieux armés et qui contrôlent environ 40% de la ville, particulièrement le secteur est et des quartiers dans le sud et l’ouest. Mais la défense acharnée des forces kurdes a contraint l’EI à faire venir des renforts en provenance de Raqqa et Alep, leurs bastions du nord syrien, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les hésitations d’Ankara

Les défenseurs de Kobané, eux, ne peuvent recevoir de renforts car la Turquie bloque sa frontière, empêchant les Kurdes de se porter au secours de leurs camarades assiégés. Dimanche, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu persistait dans cette attitude qui a provoqué des émeutes pro-kurdes en Turquie entachées par la mort d’au moins 34 personnes.

Etablir un corridor pour envoyer armes et renforts est «irréaliste», a-t-il ainsi estimé, interrogé sur la chaîne France 24. «La Turquie ne peut vraiment pas donner des armes à des civils pour qu’ils aillent combattre les groupes terroristes. Qui va fournir ces armes aujourd’hui ? Et d’abord, envoyer des civils faire la guerre, c’est un crime !», a-t-il lancé.

«Tuer les moustiques»

Pour le ministre turc, une stratégie plus ambitieuse est nécessaire. «Tuer les moustiques les uns après les autres, ce n’est pas la bonne stratégie. Nous devons aller à la racine, détruire les causes à l’origine de cette situation (…) et, à l’évidence, il s’agit du régime (de Bachar al) Assad en Syrie», a-t-il poursuivi.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision