
L’apprenti boulanger guinéen de Besançon a été régularisé

(Keystone-ATS) Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon en grève de la faim depuis plus d’une semaine pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen, a assuré jeudi que la situation du jeune homme avait été régularisée. Une solution aurait été trouvée après une rencontre à la préfecture de la Haute-Saône.
« Laye est régularisé ! Et il reprend le travail mardi ! », a assuré M. Ravacley. Stéphane Ravacley et Laye Fodé Traoré, Guinéen de 18 ans visé par une obligation de quitter le territoire français, ont été reçus jeudi en préfecture de Haute-Saône.
A l’annonce de sa régularisation, le jeune homme a « pratiquement pleuré », a confié son maître d’apprentissage. « Il a remercié son patron, ses éducatrices et l’Etat français », a ajouté M. Ravacley.
« C’est une grande joie, une victoire. Maintenant, on va aussi se battre pour les autres » qui sont dans le même cas ailleurs en France, a-t-il ajouté.
Pris en charge en France en tant que mineur isolé, Laye Fodé Traoré n’avait pas obtenu de titre de séjour à sa majorité. La préfecture considérait jusqu’à présent que les documents d’identité du jeune homme n’étaient pas authentiques.
Mais leur validation récente par l’ambassade de Guinée, qui lui a délivré un acte de naissance, et la mobilisation en faveur de Laye Fodé Traoré ont mené la préfecture à revoir sa position, selon M. Ravacley. La pétition en faveur du jeune boulanger avait recueilli mardi plus de 220’000 signatures.
Le boulanger, en grève de la faim depuis 10 jours, avait été pris en charge aux urgences mardi après un malaise. Il a annoncé qu’il allait recommencer à s’alimenter normalement.
Mouvement de solidarité
Des personnalités du monde politique, syndical, artistique ou littéraire avaient appelé lundi le président français Emmanuel Macron à « aider le boulanger de Besançon en grève de la faim », dans une tribune publiée dans le Nouvel Observateur.
La pétition en faveur de Laye Fodé Traoré, lancée par M. Ravacley, avait recueilli mardi plus de 220’000 signatures. Il avait par ailleurs mis en place une page Facebook pour centraliser les témoignages de tous les employeurs et apprentis confrontés au même problème que lui, nombreux selon lui.