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L'initiative de tous les dangers

Pour la droite, l'initiative mettrait en danger la compétitivité de la Suisse. Keystone Archive

La droite part en guerre contre l'initiative proposant le passage à 36 heures de travail hebdomadaire. Pour elle, ce projet coulerait l'économie suisse.

Ce contenu a été publié le 14 janvier 2002 - 17:32

L'initiative «pour une durée du travail réduite», sur laquelle le peuple se prononcera le 3 mars, émane de l'Union syndicale suisse.

L'idée des syndicats est simple: si la durée du travail est réduite, il faudra davantage de travailleurs pour accomplir les mêmes tâches, d'où une baisse du chômage.

Compétitivité en danger

La droite, elle, ne veut pas d'une réduction obligatoire du temps de travail. Piloté par le Parti radical et regroupant 164 parlementaires bourgeois, le comité «non à la semaine des 36 heures» a exposé ses arguments lundi à Berne.

Diminuer l'horaire sans baisser les salaires inférieurs à 7600 francs par mois augmenterait les coûts de production et réduirait la compétitivité de l'économie suisse. Une situation qui déboucherait fatalement sur des pertes d'emplois, souligne le conseiller national Johann N. Schneider (PRD/BE), co-président du comité.

Privée de ressources naturelles, la Suisse ne doit sa prospérité qu'à son acharnement au travail. En diminuer obligatoirement la durée reviendrait donc à scier la branche sur laquelle elle est assise.

Sécurité sociale: bonjour les dégâts

Autre coprésident du comité, le conseiller national Jean-Philippe Maitre (PDC/GE) insiste sur les problèmes pratiques soulevés par l'initiative. «Les initiants oublient que plus de 88% de nos entreprises ont moins de dix employés. De telles entreprises ne disposent d'aucune marge de manœuvre et, pour elles, l'initiative est clairement inapplicable.»

Le comité voit un autre gros problème lié à l'initiative. Avec un chômage en hausse et davantage de temps libre, il y a fort à parier que le travail au noir augmenterait de façon considérable.

Cette situation n'est pas sans danger, avertit Jean-Philippe Maitre. Le travail au noir provoquerait un grand manque à gagner pour les assurances sociales et pour le fisc.

Une initiative dépassée

Les partis de droite reprochent enfin à l'initiative de tuer la liberté individuelle. «Chaque individu doit pouvoir décider du temps qu'il consacre à son travail et à ses loisirs», estime la conseillère nationale Christine Wirz -von Planta (PLS/BS).

Pour la Bâloise, la réduction du temps de travail doit se faire, comme jusqu'à présent, par le bais de négociations entre partenaires sociaux et non par un «diktat» inscrit dans la Constitution.

De plus, le projet de l'USS arrive trop tard aux yeux de la droite. L'initiative a été rédigée en pleine crise des années 90. Or, le chômage a considérablement diminué depuis, sans intervention de l'Etat.

Pour toutes ces raisons, le comité demande donc aux citoyens de refuser l'initiative le 3 mars. Pour Johann N. Scheider, ils contribueront ainsi à continuer la «sucess story de la Suisse».

Olivier Pauchard, Palais fédéral

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