La damassine s’invite dans les prétoires jurassiens
(Keystone-ATS) La Cour civile du Tribunal cantonal jurassien a examiné une plainte de l’Interprofession de la damassine pour concurrence déloyale. Au centre du litige, la vente par des producteurs seelandais d’une eau-de-vie baptisée Damascino.
A l’issue d’une audience d’instruction et d’une conciliation menée lundi par le juge, les deux parties ont finalement signé une convention. Ce document, favorable aux producteurs jurassiens, clôt ce dossier et évite la tenue d’un procès.
Satisfaction des Jurassiens
« L’on a obtenu tout ce que l’on voulait », a déclaré le coprésident de l’association interprofessionnelle de la damassine Alain Perret. Les producteurs bernois renoncent à utiliser le terme Damascino.
Ils s’engagent aussi à retirer de leur site Internet les informations qui pourraient entraîner une confusion et à ne pas dénommer les produits de leur société au moyen d’un terme qui évoque la damassine. Les deux Bernois devront aussi informer leurs distributeurs de ces changements.
« On ne produit pas de damassine AOP », a plaidé en vain l’un des producteurs de cette eau-de-vie fabriquée sur les bords du lac de Bienne. La recette n’a rien à voir avec celle du Jura, ont ajouté ces deux producteurs amateurs, l’un étant architecte et l’autre géologue.
Un hobby
« Il s’agit pour nous d’un hobby, nous ne faisons pas de bénéfices », a ajouté cet homme mis en cause par l’interprofession. Avec son collègue, il vend environ 200 bouteilles par année de cet alcool baptisé Damascino. La production a débuté il y a une dizaine d’années.
La plupart des bouteilles sont vendues à des vinothèques pour un prix entre 50 et 60 francs les 0,5 litre pour être ensuite facturées entre 85 et 106 francs aux consommateurs. La damassine AOP a elle un prix de revient de 55 francs et est vendue 80 francs le litre dans le commerce, donc moins cher que l’autre eau-de-vie.