La Libye ne représente que 0,08% des exportations suisses totales

(Keystone-ATS) Berne – L’annonce d’un embargo économique total de la Libye envers la Suisse intervient alors même que le commerce entre les deux pays semble retrouver des couleurs. Les exportations helvétiques ont plus que triplé en janvier, alors que les importations doublaient.
Les importations libyennes, à savoir du pétrole brut, se sont ainsi montées à 72 millions de francs en janvier par rapport au même mois de l’an passé (+104,5%), selon les chiffres publiés en février par l’Administration fédérale des douanes (AFD). Sur l’entier de 2009, elles ont toutefois chuté de 78,4% pour tomber à 718 millions.
Les exportations suisses (avant tout des médicaments et des machines) ont été multipliées par trois et demi en janvier, toujours sur un an, pour atteindre 29 millions. Sur l’ensemble de 2009, elles ont en revanche reculé de 44,7% pour s’inscrire à 156 millions.
En décembre 2009, les exportations helvétiques n’avaient pas excédé 7 millions, alors que les importations s’élevaient à 116 millions. Le pétrole libyen est acheminé par pipeline à partir de Gênes, en Italie, à destination notamment de la raffinerie Tamoil (en mains libyennes) à Collombey (VS).
A plusieurs reprises, Tripoli avait menacé de suspendre ses livraisons de pétrole brut à la Suisse, sans jamais passer à exécution, complète du moins.
Au-delà, la Libye constitue un partenaire commercial de moindre importance pour la Suisse. Elle ne représente, sur la base des chiffres de l’an dernier, que 0,08% des exportations helvétiques totales, contre 0,13% en 2008.
En ce qui concerne le pétrole, la Suisse a en tout temps la possibilité de varier ses sources d’approvisionnement. Par exemple, en 2009, elle a considérablement accru ses importations de brut en provenance d’Azerbaïdjan.
Par ailleurs, les Etats membres de la ligue arabe ont accusé la Suisse d’être « raciste » et demandent à l’UE de réfuter la liste suisse des personnes à ne pas admettre dans l’Espace Schengen.