La revanche d'Expo.02
Longtemps critiquée, Expo.02 est soumise au jugement du public depuis un mois. Et l'enthousiasme semble l'emporter. Même parmi les plus sceptiques.
Mardi, Nelly Wenger a tiré un bilan positif près d'un mois après l'ouverture d'Expo.02. La directrice générale de l'exposition nationale veut désormais ouvrir le débat. Elle a esquissé dix hypothèses sur la signification de l'expo pour la Suisse.
Expo.02 traduit «un pays désireux de légèreté» et «loin des représentations officielles», selon Nelly Wenger. Un pays qui se permet «l'autodérision et l'innovation» et «ne se considère plus comme une exception». Un pays, enfin, «qui interroge l'identité».
Pour tirer ce premier bilan positif, la directrice générale se base non seulement sur le nombre de visiteurs - 1,3 million d'entrées ont été enregistrées - mais aussi sur les réactions enthousiastes du public et des observateurs.
«Ni vache, ni chocolat!»
A l'étranger, la presse est impressionnée par l'absence de 'suissitude' de l'expo. «Soyez avertis, il n'y a ni vache, ni chocolat, ni montre», lance le Financial Times. Qui parle d'une exposition futuriste et audacieuse.
Contacté par swissinfo, Konrad Mrusek, correspondant en Suisse du Frankfurter Allgemeine, estime qu'Expo.02 «donne une autre image de la Suisse, au-delà des clichés.»
Enthousiasme de Présence Suisse également. «Les journalistes que nous recevons sont surpris, étonnés, commente Alessandro Delprete, collaborateur de l'agence qui s'occupe de la promotion de l'image nationale à l'étranger. Expo.02 offre l'occasion de montrer une Suisse moderne, aux multiples facettes.»
Même les plus sceptiques...
Même parmi ceux qui critiquaient farouchement Expo.02, certains revoient leur position. Le tribun populiste zurichois Christoph Blocher était sans doute le plus virulent. Pourtant, on l'a vu récemment dans la presse afficher un grand sourire en visitant l'expo. Il aurait même avoué que c'était «amusant».
Sceptique au départ, Jacques Pilet nuance aujourd'hui: «Expo.02 présente mille aspects positifs. Je n'ai pas l'intention de bouder mon plaisir...», confie l'éditorialiste et journaliste.
Mais il regrette tout de même que certains grands thèmes de société ne soient pas traités. «Tout est centré sur l'individu, ses états d'âme et ses sensations. L'expo n'est pas coupable. C'est l'émanation de notre société qui met l'individu au centre.»
Réponse du responsable des relations publiques de l'exposition nationale face aux critiques: «C'était précisément le but d'Expo.02... Lancer un débat en Suisse». Selon Tony Burgener, «l'objectif est donc atteint!»
swissinfo

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