
La Suisse et l’UE dénoncent une situation de famine à Gaza

La Suisse, l'Union européenne et 23 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" à Gaza. Ils ont appelé à agir de manière "urgente" pour y mettre fin, alors que l'Egypte a annoncé travailler avec les médiateurs en vue d'une trêve à Gaza.
(Keystone-ATS) «La détresse humanitaire à Gaza a atteint un niveau inimaginable. Une famine se déroule sous nos yeux», écrivent l’UE et 24 pays dans un communiqué commun. Ces Etats exhortent Israël à «autoriser tous les convois d’aide humanitaire des ONG internationales et à lever les obstacles qui empêchent les humanitaires d’intervenir».
«La Suisse s’est jointe à d’autres Etats dans une déclaration exprimant sa profonde préoccupation face aux nouvelles restrictions d’enregistrement imposées aux ONG, qui pourraient contraindre des acteurs humanitaires essentiels à quitter les Territoires palestiniens occupés, aggravant ainsi la crise à Gaza», écrit le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur X.
«Accès sûr» pour l’aide
La déclaration appelle à «un accès sûr et à grande échelle de l’aide humanitaire, à la protection des civils et des travailleurs humanitaires, à un cessez-le-feu durable et à la libération de tous les otages», ajoute-t-il.
La déclaration est signée par la cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas et les ministres des Affaires étrangères de pays comme le Royaume-Uni, le Japon, le Canada et l’Australie. On y trouve notamment 17 Etats membres de l’UE, dont la France, mais pas l’Allemagne.
L’ONU met en garde depuis des semaines contre un risque de «famine généralisée»dans cette zone. De son côté, un organisme dépendant du ministère de la Défense israélien, le Cogat, a publié mardi un nouveau rapport affirmant qu’il «n’y a aucun signe de phénomène de malnutrition généralisée» dans le territoire palestinien.
Recherche d’une trêve
Dans ce contexte, l’Egypte a annoncé mardi travailler «activement» avec le Qatar et les Etats-Unis en vue d’un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza.
«L’objectif principal est de revenir à la proposition initiale: instaurer un cessez-le-feu de 60 jours, avec la libération de certains otages et détenus palestiniens, ainsi que l’acheminement sans conditions et sans restrictions de l’aide humanitaire et médicale vers Gaza», a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.
Le Hamas confirme
Le Hamas a confirmé dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi qu’une délégation dirigée par son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, était arrivée au Caire en vue de discussions avec l’Egypte pour «mettre fin à la guerre à Gaza» et «faciliter l’entrée de l’aide humanitaire» notamment.
Selon une source palestinienne, «les médiateurs sont en train de formuler une nouvelle proposition d’accord global de cessez-le-feu», prévoyant la libération, «en une seule fois», de tous les otages encore retenus à Gaza.
Les otages n’ont pas été mentionnés dans le communiqué du Hamas
«Le sol tremble»
A Gaza, la Défense civile a annoncé la mort de 33 Palestiniens mardi à travers le territoire, alors qu’Israël avait approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins.
«Pour le troisième jour consécutif, l’occupation israélienne intensifie ses bombardements» sur la ville de Gaza, située dans le nord du territoire, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés «par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles», a-t-il précisé. «L’occupation utilise tous types d’armes dans cette zone – bombes, drones, ainsi que des munitions explosives provoquant une destruction massive des habitations civiles», a-t-il affirmé.
«Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n’ont pas cessé», a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.
Possible émigration
Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu’Israël «autoriserait» les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège très strict depuis le début du conflit.
«Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c’est ce qui se passe», a affirmé M. Netanyahu, dans une interview à la chaîne de télévision internationale I24 News, à l’heure où l’armée israélienne se prépare à lancer une nouvelle phase de son offensive afin de vaincre le Hamas.