La ville de Washington célèbre les Amérindiens plutôt que Colomb

(Keystone-ATS) La mairie de Washington a annoncé mardi remplacer la « fête de Christophe Colomb » par une célébration du peuple Amérindien. Le premier colon à avoir voyagé jusqu’en Amérique a de nombreux détracteurs qui dénoncent ses crimes.
Cette journée a été désignée officiellement comme jour férié fédéral en 1937, « malgré le fait que Colomb n’a pas découvert l’Amérique du Nord, que des millions de personnes vivaient déjà en Amérique du Nord à son arrivée et qu’il n’a jamais mis les pieds sur les rives des Etats-Unis actuels », a détaillé l’élu local David Grosso dans un communiqué pour justifier la décision.
Le navigateur génois a, selon M. Grosso, « réduit en esclavage, colonisé, mutilé et massacré des milliers et des milliers d’Amérindiens dans les Amériques ».
Plusieurs Etats américains comme le Maine, le Vermont, le Nouveau Mexique et Hawaï et plus d’une centaine de localités ont déjà rebaptisé ce jour férié d’octobre pour célébrer les communautés amérindiennes.
Première rencontre en 1608
La décision de Washington a été perçue comme « méprisante, perturbante et clivante » par la Fédération nationale des italo-américains (NIAF) qui a appelé la capitale fédérale à « reconsidérer » sa décision de remplacer un jour férié célébré par « plus de 20 millions d’Italo-Américains ».
« Ce changement donne l’occasion d’une prise de conscience accrue sur l’histoire unique et riche de cette terre qui est intimement liée aux premiers peuples de ce pays et qui est antérieure au voyage de Christophe Colomb », a en revanche salué le Congrès national des amérindiens.
La première rencontre entre des colons européens et la tribu indienne des Nacotchtank, qui vivait sur ce qui est aujourd’hui la capitale américaine, date de 1608, selon le service des parcs nationaux. Quarante ans plus tard, les trois quarts de la population locale avait disparu, victime de maladies introduites par les Européens ou de la guerre avec les colons.