
La voix de Stephen Hawking emportée vers un trou noir

(Keystone-ATS) Un enregistrement de la voix synthétisée de l’astrophysicien Stephen Hawking a été envoyé vendredi dans l’espace. Au même moment, le chercheur, décédé il y a trois mois à l’âge de 76 ans, était inhumé aux côtés de Newton et Darwin en l’abbaye de Westminster.
Les mots de Stephen Hawking qui ont été envoyés en direction d’un trou noir, sont tirés d’un discours dans lequel l’astrophysicien appelait les hommes «à travailler ensemble pour sauver la planète». L’enregistrement comprend un nouveau morceau de musique de Vangelis. Le total dure un peu plus de six minutes, dont la moitié avec la voix du scientifique.
L’enregistrement est codé dans un format standard, en données binaires. C’est une grande antenne parabolique de l’ESA, située près de Madrid en Espagne, qui s’est chargée d’expédier le signal radio vers le trou noir le plus proche de la Terre. L’antenne était pointée en direction du trou noir nommé 1A 0620-00, découvert en 1975 et situé à 3500 années-lumière de la Terre, précise Mark McCaughrean.
«C’est un beau geste, symbolique, qui crée un lien entre la présence de notre père sur cette planète, son voeu d’aller dans l’espace et ses travaux d’exploration de l’univers», selon sa fille, Lucy Hawking. «C’est un message de paix et d’espoir, sur l’unité et notre besoin de vivre ensemble en harmonie sur cette planète», a-t-elle ajouté.
Un chercheur doué d’humour
Stephen Hawking était reconnu pour ses travaux sur les trous noirs et sur l’origine de l’univers. Cloué dans un fauteuil roulant, il avait déjoué les pronostics des médecins qui ne lui donnaient que quelques années à vivre après lui avoir diagnostiqué, à 21 ans, la maladie de Charcot.
Il était devenu une icône après la publication, en 1988, d'»Une brève histoire du temps», un ouvrage de vulgarisation scientifique qui explique les grands principes de la cosmologie, du Big Bang à la théorie des cordes. Son génie scientifique et son sens de l’humour avaient fait de lui une figure populaire, bien au-delà des cercles de la physique.
Sa mort avait suscité une pluie d’hommages rarement égalée pour un scientifique, de la reine Elizabeth II à la Nasa en passant par l’ancien président américain Barack Obama. Vendredi, environ mille personnes, originaires de plus de cent pays ont assisté au dernier hommage.