La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

Lausanne scrute ses grands cèdres après deux chutes inattendues

Keystone-SDA

La chute inattendue de deux cèdres de l'Atlas presque bicentenaires en ville de Lausanne à moins de deux ans d'intervalle pousse la Municipalité à se pencher sur ses grands cèdres. Une soixantaine d'entre eux feront l'objet d'un contrôle additionnel.

(Keystone-ATS) Les premiers résultats sont attendus d’ici la fin du mois. «Bien qu’on ne considère pas que ce sont des arbres dangereux, quand vous avez deux arbres de la même espèce qui tombent comme ça, vous vous prémunissez de l’éventuel risque accru que d’autres puissent tomber», explique à Keystone-ATS Michaël Rosselet, délégué aux arbres de la Ville de Lausanne.

Le premier de ces végétaux, situé à l’avenue de Cour devant le siège du groupe Vaudoise Assurances, s’était déraciné en plein jour un mercredi de décembre 2023. Le second a basculé le 20 août dernier en fin de soirée dans la cour d’un immeuble du quartier de Pré-du-Marché. Les deux arbres étaient sous la gestion de propriétaires privés. Les deux chutes n’ont causé que des dégâts matériels.

Vulnérabilité qui interpelle

«Dans les deux cas, ça a été une grosse surprise», admet M. Rosselet. «Même si elle participe peut-être d’un hasard malheureux, la vulnérabilité que pourraient présenter ces arbres nous interpelle», dit-il. Lausanne a donc décidé d’aller «faire le tour» de ses grands cèdres.

Au total, près de 400 cèdres sont recensés sur le territoire lausannois, dont 183 en mains de la Ville et environ 200 en mains privées. «Nous en avons identifié une soixantaine qui feront l’objet d’un contrôle prioritaire», indique le délégué aux arbres.

Un contrôle prioritaire ou plutôt supplémentaire. La Municipalité gère en effet quelque 9000 arbres d’avenues, 90’000 arbres de parcs et 900’000 arbres de forêt. Elle contrôle deux fois par an, en hiver et en été, les spécimens des deux premières catégories.

Les arbres de forêts sont uniquement monitorés le long des chemins et des routes. «Le contrôle hivernal nous permet de regarder la structure de l’arbre et le contrôle estival permet de voir si l’arbre est en bonne santé, notamment en regardant son feuillage», souligne M. Rosselet.

Trois critères de dangerosité

Le contrôle est avant tout visuel. Si des signes de dépérissement, comme un dessèchement, des branches mortes ou la présence de champignons, sont détectés, ou que des indices laissent supposer que l’arbre est creux, des tests supplémentaires peuvent être prévus.

La décision d’investiguer plus en profondeur se prend en fonction de trois «critères de dangerosité», à savoir la dimension de l’arbre ou de ses branches, la fréquentation du lieu où il pousse et la fragilité due à l’atteinte constatée. «Il faut bien noter qu’on ne multiplie pas ces examens», tient à préciser Michaël Rosselet.

Parmi les tests les plus fréquemment effectués, on peut citer la tomographie, consistant à repérer les zones creuses ou altérées d’un arbre en fonction de la vitesse de propagation d’un son dans son tronc, ainsi que le test de résistance, lors duquel on scrute la vitesse de pénétration d’une fine mèche pour déterminer l’état du bois.

Enfin, le test de traction, consistant à tirer sur un arbre à un degré mesuré, permet de déterminer si le végétal tend à basculer et de se prononcer sur sa stabilité.

300 à 500 arbres abattus par an

Chaque année, entre 300 et 500 arbres d’avenues et de parcs sont abattus en ville de Lausanne pour des raisons sanitaires ou sécuritaires. En principe, chacun d’entre eux est remplacé par trois nouveaux arbres. «Les bonnes années – soit celles qui suivent une année où il a plu normalement -, on en abat environ 300. Lors des mauvaises années, qui succèdent à une année de sécheresse, ce chiffre est plus proche de 500», détaille M. Rosselet.

L’attachement de la population aux arbres peut compliquer le processus. «L’arbre est l’un des porte-drapeaux de la biodiversité», observe le délégué aux arbres. «C’est aussi un lien avec le passé et le futur, puisqu’il était souvent là avant nous, et qu’il va nous survivre».

La ville soigne donc la communication avec la population dans ces moments-là. «Il faut permettre aux gens de nous accompagner dans cette démarche pour les convaincre et la rendre acceptable», conclut-il.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision