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Le changement climatique menace fleurs et feuilles printanières

Selon les chercheurs, le risque d'exposition au gel printanier des jeunes feuilles ou des fleurs est en augmentation au-dessus de 800 mètres. Il pourrait encore s'aggraver à l'avenir (photo symbolique). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) À cause du changement climatique, le risque d’exposition des jeunes feuilles ou des fleurs au gel printanier est en augmentation. C’est notamment au-dessus de 800 mètres d’altitude que les arbres sont de plus en plus vulnérables.

Les épisodes de gel tardif – comme cela a été le cas en avril, notamment en Valais – s’aggravent en altitude et risquent par ailleurs de se multiplier à l’avenir, indiquent jeudi dans un communiqué l’Université de Neuchâtel, l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et l’Agroscope Conthey, qui ont mené une étude conjointe. Ces travaux sont publiés jeudi dans la revue Agricultural and Forest Meteorology.

Les fleurs et les bougeons se forment deux à trois semaines plus tôt qu’il y a 40 ans. Le dernier gel survient aussi moins tard. Cependant, le décalage du gel et de la végétation n’est pas synchronisé, un phénomène qui ne s’observe qu’au-dessus de 800 mètres, a expliqué à l’ats la climatologue Martine Rebetez.

Observations depuis 1975

L’équipe de chercheurs a analysé des séries de données journalières sur plus de quarante ans, provenant de 50 stations du réseau Météosuisse réparties dans tout le pays. Ils ont également épluché des milliers d’observations faites par des citoyens concernant les dates de feuillaison du hêtre, de l’épicéa, du cerisier et du pommier.

Les scientifiques ont ensuite analysé le laps de temps entre la date du dernier gel et les dates prédites d’apparition des feuilles ou des fleurs. “Avec le réchauffement intense observé au cours des quarante dernières années, la marge de sécurité face au gel a diminué au-dessus de 800 mètres d’altitude tout en restant stable aux altitudes inférieures”, souligne le biologiste Yann Vitasse, cité dans le communiqué.

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