
Le chef de l’armée soudanaise voit l’émissaire américain en Suisse

Le chef de l'armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhane et l'émissaire américain Massad Boulos se sont rencontrés en Suisse. Ils ont discuté d'un plan de paix américain visant à mettre fin à la guerre civile, ont indiqué mardi deux sources gouvernementales soudanaises.
(Keystone-ATS) Le général Burhane et l’émissaire américain pour l’Afrique ont eu lundi une réunion de trois heures «au cours de laquelle ils ont discuté d’une proposition soumise par les Etats-Unis pour un cessez-le-feu global au Soudan et l’acheminement de l’aide humanitaire», a précisé une source gouvernementale de haut rang.
Le conflit qui a éclaté en avril 2023 au Soudan entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a fait des dizaines de milliers de morts, provoqué le déplacement ou la fuite à l’étranger de millions d’habitants et entraîné ce que l’ONU qualifie de «pire crise humanitaire au monde».
De précédents efforts de médiation menés par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite n’ont jamais abouti à un cessez-le-feu. La réunion de lundi est la rencontre au plus haut niveau depuis des mois, alors que Washington semble intensifier ses efforts diplomatiques pour imposer la paix.
Une tentative des Etats-Unis de rallier les puissances extérieures considérées comme les plus influentes sur les deux camps, l’Arabie Saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis, avait échoué en raison du désaccord de ces deux derniers pays sur le rôle de l’armée dans un processus de paix transitoire.
Lundi, le général Burhane «a dit à Boulos que les FSR n’ont aucun rôle politique au Soudan», a déclaré à l’AFP une des sources gouvernementales sous couvert d’anonymat. Selon cette source, le chef de l’armée avait reçu le plan américain avant de se rendre en Suisse et il était de retour au Soudan mardi matin.
Sur le terrain, les combats ne connaissent aucun répit. L’armée a repris en mars la capitale Khartoum tandis que les paramilitaires intensifient leurs attaques pour s’emparer d’El-Facher, seule capitale provinciale de la vaste région occidentale du Darfour à échapper encore à leur contrôle.