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Le CICR travaillera plus que jamais en 2008

Keystone

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé jeudi près de 1,1 milliard de francs pour financer son action humanitaire l'an prochain. Un record.

L’Irak, le Soudan et l’Afghanistan constitueront des opérations humanitaires particulièrement lourdes pour l’organisation basée à Genève.

Le CICR prévoit de dépenser 932,6 millions de francs pour les opérations sur le terrain et 161,5 millions pour le siège de l’institution à Genève, soit au total près de 1,1 milliard. Le budget pour les opérations dépasse de 89 millions de francs le chiffre de l’an dernier, soit une hausse de 10,6%.

«Il est plus que jamais primordial que le CICR réponde aux besoins découlant de la grande diversité des conflits armés, allant de crises aiguës aux crises chroniques», a déclaré Jakob Kellenberger, président du CICR, lors du lancement de l’appel annuel aux donateurs.

Les six plus gros donateurs du CICR sont les Etats-Unis, la Commission européenne, la Suisse, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suède. Ensemble, ils fournissent 60% du budget de l’organisation.

Jakob Kellenberger a souligné que dans ces conflits l’indépendance et la neutralité du CICR sont des éléments essentiels pour obtenir l’accès aux victimes.

Il a par ailleurs expliqué le budget record du CICR à la fois par la confiance placée dans l’institution et par sa volonté et ses possibilités d’avoir accès à un plus grand nombre de victimes. «Nous pouvons atteindre davantage de gens en Irak, au Darfour et en Afghanistan, malgré un environnement sécuritaire très difficile», a déclaré le président.

L’Irak au premier rang

L’Irak constituera l’opération humanitaire la plus vaste, pour un coût estimé à plus de 107 millions en 2008. Le Soudan passe en deuxième position, avec 106,4 millions.

Les opérations en Israël et dans les territoires occupés arrivent en troisième position, devant l’Afghanistan. La hausse du budget de 48 à 60 millions pour la délégation de Kaboul traduit la nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans ce pays.

Suivent la République démocratique du Congo (37 millions), la Colombie (34 millions, en hausse de 20%), la Somalie (30 millions), le Tchad (28 millions, en hausse de 63%), le Sri Lanka (26,7 millions) et l’Ouganda (23 millions). L’augmentation la plus forte est prévue en République centrafricaine (+ 200%).

Réductions en Birmanie notamment

En Irak, le CICR espère pouvoir graduellement augmenter ses opérations, sans spéculer sur une amélioration ou non de la sécurité. L’organisation s’y occupe principalement de l’approvisionnement en eau, soutient les installations médicales et des dizaines de milliers de déplacés.

Elle y visite 20’000 détenus entre les mains des Américains, mais n’a pas encore accès aux 35’000 prisonniers des autorités irakiennes. Une première visite a toutefois eu lieu, «il y a quelques semaines», à une grande prison sous contrôle irakien, Fort Suse, a indiqué Jakob Kellenberger.

«Nous espérons que cette première visite aboutira à un accord avec les autorités irakiennes, mais nous sommes toujours en négociations», a précisé Jakob Kellenberger.

Le CICR prévoit par ailleurs de réduire ses interventions dans plusieurs pays. En Birmanie, son budget est en baisse de 63%, à la suite de la suspension de ses activités. Des coupes sont aussi programmées en Russie (- 33%), en Géorgie (- 32%), dans les Balkans, en Ethiopie (- 43%).

swissinfo.ch et les agences

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été fondé en 1863, comme organisation neutre et indépendante, par le Genevois Henry Dunant (Prix Nobel de la Paix en 1901).

Le CICR est la plus ancienne organisation humanitaire existante à ce jour. Il est à l’origine de la création du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, de même que du droit humanitaire ancré dans les Conventions de Genève.

Le droit international définit le mandat du CICR, qui s’occupe en particulier de l’aide aux populations civiles et aux blessés lors de conflits armés, des prisonniers détenus durant les guerres ou emprisonnés pour des motifs politiques.

L’organisation humanitaire basée à Genève n’intervient généralement pas dans le cadre de catastrophes naturelles. Elle peut cependant assumer un rôle de coordination des activités déployées par les sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Cela avait notamment été le cas après le tsunami de 2004.

Au cours des deux dernières décennies, la Confédération a alloué un tiers des moyens financiers de son Aide humanitaire au CICR. En 2005, la Suisse a été le troisième donateur du CICR après les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni. Elle est en tête des contributeurs en termes de contribution par habitant.

Pour 2005, le montant versé par la Confédération au budget siège du CICR a atteint 70 millions de CHF (sur un total de 152 mios). Les montants supplémentaires alloués à différentes opérations réalisées sur le terrain se sont montés à plus de 22 millions de CHF. La Suisse contribue ainsi pour environ 10% des dépenses totales du CICR.

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