Le Conseil fédéral tenu d’agir face aux scandales informatiques
(Keystone-ATS) Les scandales informatiques qui ont ébranlé l’administration fédérale ces derniers mois ont échauffé les conseillers nationaux. Ils ont adopté deux motions et deux postulats réclamant au Conseil fédéral de tirer les leçons des erreurs passées et de fixer une stratégie à l’avenir.
Le gouvernement ne reste pourtant pas sans rien faire, a contre-attaqué la ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf. Un contrôle de gestion de l’approvisionnement est en train d’être mis en place.
Prenant la balle au bond, le président de la Commission de gestion (CdG), Rudolf Joder (UDC/BE), a expliqué que sa commission écoutera le 4 avril la ministre des infrastructures Doris Leuthard. La CdG décidera ensuite des éventuelles mesures à prendre.
Manque de connaissances
Les efforts ne doivent pas être faits que du côté du Conseil fédéral, a relevé Balthasar Glättli (Verts/ZH). Les parlementaires fédéraux doivent aussi prendre conscience et acquérir plus de connaissances sur les technologies informatiques.
Au total, estimant toutefois qu’il faut bien commencer quelque part, les élus ont adopté par 126 voix contre 55 une motion PLR demandant au gouvernement d’élaborer une stratégie d’acquisition pour les projets informatiques. Elle devra notamment établir s’il vaut mieux fabriquer ou acheter un programme informatique.
Engager moins d’externes
Une seconde motion, déposée par Thomas Maier, a passé la rampe par 168 voix contre 14, contre l’avis de la conseillère fédérale. Elle veut une meilleure régulation et une limitation de l’embauche de personnel externe dans les projets informatiques. « Durcir la réglementation limiterait la marge de manoeuvre de l’administration », a pourtant averti la ministre.
Dans la foulée, les élus ont également accepté deux postulats. Le premier, du groupe libéral-radical, charge le Conseil fédéral d’établir un rapport sur la stratégie du gouvernement concernant l’organisation, le pilotage et le contrôle des projets informatiques, d’évaluer les échecs informatiques précédents et de planifier et vérifier les dépenses dans le domaine informatique pour les dix prochaines années et les cinq précédentes.
Le Conseil fédéral devra également examiner la loi sur le Contrôle fédéral des finances et établir si elle ne devrait pas être modifiée suite aux problèmes liés au projet informatique Insieme.