
Le Grand Conseil bernois examine un vaste programme d’austérité
(Keystone-ATS) Le Grand Conseil bernois a entamé mercredi l’examen d’un programme d’économies qui devrait permettre au canton d’éliminer son déficit structurel. Les mesures d’austérité frappent en particulier les domaines de la formation et de la santé.
C’est grâce à ce programme d’austérité, le 15e en vingt ans, que le gouvernement a réussi à boucler un budget 2014 qui débouche sur un bénéfice de 6 millions de francs. Pour l’année prochaine, ce paquet d’économies permettra d’apporter une amélioration de 231 millions de francs au compte de fonctionnement.
Affrontement gauche-droite
Le bureau du Grand Conseil a réservé cinq jours pour débattre de ce sujet hautement émotionnel. Les députés ont déposé des dizaines de motions et d’interpellations. A l’ouverture des débats, le président du parlement a appelé les élus à faire preuve de respect mutuel et de s’en tenir aux faits.
Les débats ont rapidement laissé apparaître un fossé gauche-droite. Pour le camp rose-vert, la majorité bourgeoise est responsable de cette situation financière en ayant imposé des baisses d’impôts au cours des dernières années. Pour la droite, le canton de Berne est trop dépensier et n’économise pas suffisamment.
Mouvements de mécontentement
Les mesures d’économies élaborées par un gouvernement à majorité rose-verte ont suscité un vaste mouvement de mécontentement et d’inquiétude qui va des professions de la santé au corps enseignant. La réduction des subventions octroyées aux institutions pour adultes handicapés et la diminution de la rétribution aux services d’aide et de soins à domicile se heurtent ainsi à une forte opposition.
Lundi, entre 1500 et 2000 personnes ont manifesté lundi lors de l’ouverture de cette session. Elles dénonçaient les mesures d’économies dans le domaine des soins aux handicapés.
Situation difficile
Le gouvernement se dit convaincu que les 90 propositions d’économies prévues dans son projet baptisé EOS 2014 pour « examen des offres et des structures » permettront d’améliorer durablement les finances du canton qui présente un déficit structurel de 400 millions de francs. Il estime que ces mesures forment un tout qui ne doit pas être tronqué pour satisfaire des intérêts particuliers.