Le mal de dos requiert surtout de la patience
(Keystone-ATS) Mal passager ou douleurs chroniques: une équipe de scientifiques zurichois a identifié des évolutions typiques du mal de dos. Se ménager et être patient, tel est leur conseil.
Près de 85% des gens souffrent une fois au moins dans leur vie de douleurs lombaires. Chez de nombreuses personnes, elles disparaissent d’elles-mêmes après un certain temps. Mais parfois elles persistent, affectant fortement la vie quotidienne des personnes touchées, a indiqué mardi le Fonds national suisse (FNS) dans un communiqué.
Une équipe emmenée par Sabina Hotz, professeure en physiothérapie à la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) a accompagné pendant un an 176 personnes souffrant de douleurs récurrentes ou de nouvelles douleurs au dos.
À l’aide d’un questionnaire en ligne, les scientifiques leur ont demandé à différentes reprises d’évaluer leurs douleurs sur une échelle allant de 1 à 10. L’équipe a ainsi pu suivre les fluctuations sur un an. Le questionnaire a aussi permis de saisir d’autres aspects comme les traitements médicaux, la situation au travail, le stress et les dépressions.
Guérisons rapides rares
L’évaluation a permis d’identifier quatre évolutions typiques. Chez plus de la moitié des personnes, l’intensité des douleurs a fluctué au cours de l’année entre des niveaux moyens et faibles. Pour 7% environ, elle a fluctué entre moyens et forts.
Pour un tiers des personnes, les douleurs ont été moyennes tout au long de l’année. Et seulement 6% d’entre elles ont vu leurs douleurs disparaître sur cette période, l’amélioration n’intervenant toutefois que vers la fin de cette dernière.
« Cela montre que la guérison des lombalgies ou le développement de douleurs chroniques ne sont pas linéaires », relève Sabina Hotz, citée dans le communiqué. L’espoir de voir une amélioration après quelques semaines déjà ne s’est que rarement réalisé. Par ailleurs, le fait que les personnes touchées suivent ou non un traitement médical ou une physiothérapie pour leur mal de dos n’a eu aucune incidence sur l’intensité et la durée des symptômes.
Se ménager et être patient
Pour Sabina Hotz, cela veut dire qu’un traitement ne contribue pas toujours à une guérison plus rapide. Il suffit dans un premier temps que les personnes touchées se ménagent avant de reprendre leurs activités normales. Au début, des antidouleurs légers peuvent contribuer à rendre la situation plus supportable.
À quelques exceptions près – par exemple dans les cas de très fortes douleurs persistantes pendant plusieurs semaines – des examens coûteux tels que les IRM ne sont pas nécessaires ou utiles, dit-elle.
Enfin, l’analyse statistique n’a pas relevé de corrélation entre facteurs psychosociaux et gravité de l’évolution, contredisant ainsi les résultats d’autres études qui constataient par exemple une évolution plus mauvaise chez les personnes stressées ou dépressives. Des scientifiques bernois et belges ont également contribué à cette recherche publiée dans la revue Pain Reports.