Un Vaudois réalise un «saut de la mort» au-dessus du Léman depuis une montgolfière
Lucien Charlon, athlète et étudiant vaudois, a accompli cet été une première mondiale en exécutant un "døds" – littéralement un "saut de la mort" – depuis une montgolfière. Situé à 25 mètres au-dessus du Léman, le Morgien a plongé au large de Lausanne dans un exploit raconté dans un documentaire de la RTS.
Le 24 juin 2025, Lucien Charlon a marqué l’histoire du «døds», un sport à risque qui s’apparente au saut de falaise. Pour la première fois, un athlète a exécuté un plongeon avec figure depuis une montgolfière, à 25 mètres de hauteur.
L’exploit a eu lieu au large de la piscine de Bellerive, à Lausanne, dans une zone où le Léman atteint environ cinq mètres de profondeur. Réalisé à l’aube, ce saut représentait un défi supplémentaire: l’absence totale de repères visuels.
«D’habitude, j’ai des arbres ou des rochers pour m’orienter. Là, il n’y avait rien. C’était horrible! J’avais l’impression d’être à 60 mètres», raconte le jeune Vaudois.
Un sport à haut risque
Le «døds», ou «death diving», signifie littéralement «saut de la mort». Les athlètes s’élancent de falaises, de ponts ou de plateformes, adoptant une position en «crevette» avant d’entrer dans l’eau. Cette technique réduit l’impact d’une chute qui peut dépasser 80 km/h – bien qu’elle ne permette pas nécessairement de sauter de plus haut.
Les dangers restent cependant considérables. Au-delà de 20 mètres, les pratiquants s’exposent à des pertes de connaissance, des hémorragies internes ou des blessures articulaires importantes.
Pour s’en prémunir, Lucien Charlon s’entraîne régulièrement. L’étudiant à l’Université de Lausanne s’élance depuis des hauteurs de plus en plus élevées. «Au début de la saison, ma peau est toute bleue pour chaque impact. Puis, mon corps s’habitue. Et à la fin de la saison, je ne sens plus rien», explique le «dødser», qui a subi un tassement vertébral il y a un an.
Son ami français Côme Girardot, quadruple détenteur du record du monde en «døds», s’est quant à lui gravement blessé au dos en août 2025 lors d’un saut de 34 mètres à Majorque. Immédiatement opéré en Espagne, il échappe au pire et s’en sort avec quelques vis dans le dos.
Entre records et nouveaux défis
Ce projet de saut depuis un ballon confirme un tournant entrepris par Lucien Charlon. Déjà détenteur temporaire du record du monde – avec un «døds» freestyle à 41,6 mètres depuis le viaduc du Day, à Vallorbe (VD) le 25 août 2024 – le Suisse a depuis été dépassé par l’Allemand Chucko, auteur d’un «døds» classique de 48,7 mètres en juin 2025. Désormais, l’athlète se détourne de la course aux records.
Mis en lumière dans le documentaire «Døds, le saut de la mort» réalisé par la RTS, Lucien Charlon «préfère viser des objectifs plus esthétiques et techniques, comme ce saut en montgolfière, plutôt que de chercher toujours plus haut et plus dangereux». Avec humour, il avoue: «C’était mon premier vol en montgolfière. Et je peux dire que j’ai volé… mais jamais atterri.»
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