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Le Pérou se dote d’un nouveau président

Keystone-SDA

Le président du Parlement péruvien José Jeri, 38 ans, a assumé vendredi la présidence du pays andin. Une décision prise après la destitution expresse de Dina Boluarte, sur fond de crise sécuritaire dans le pays.

(Keystone-ATS) «Aujourd’hui, j’assume avec humilité la présidence de la République, par succession constitutionnelle, afin de mettre en place et diriger un gouvernement de transition», a déclaré le nouveau chef de l’État, immédiatement après avoir prêté serment devant le Parlement.

Le nouveau président intérimaire assumera ses fonctions jusqu’au 26 juillet 2026. Le Pérou organise des élections générales en avril. «L’ennemi principal (…) ce sont les bandes et organisations criminelles, ce sont aujourd’hui nos ennemis, et en tant que tels nous devons leur déclarer la guerre», a-t-il ajouté.

Les principales forces politiques du Parlement ont présenté jeudi plusieurs motions de destitution contre Dina Boluarte 63 ans invoquant une «incapacité morale permanente» à exercer ses fonctions. Examinée par le Parlement, sa destitution a été approuvée à la majorité à l’issue d’une très courte session à laquelle Dina Boluarte ne s’est pas présentée, bien qu’elle ait été convoquée.

Destituée, elle perd de fait son immunité et se retrouve désormais exposée à d’éventuels procès susceptibles de la conduire en prison. Une centaine de personnes a célébré la décision devant le Parlement, agitant des drapeaux péruviens et brandissant des pancartes hostiles à la présidente de 63 ans, a constaté l’AFP. «Dina dégage. À bas le pacte mafieux», pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant.

Dina Boluarte avait déjà fait l’objet de plusieurs tentatives de destitution, sans succès jusqu’à présent. Cette fois, la procédure a été approuvée, les partis de droite et d’extrême droite qui la soutenaient l’ont lâchée. Le Pérou traverse la pire période d’instabilité politique de son histoire moderne, avec sept présidents en près de neuf ans.

Scandales et enquêtes

Arrivée au pouvoir après la destitution du président Pedro Castillo, dans un contexte de manifestations violemment réprimées qui ont fait au moins 50 morts, Dina Boluarte a connu une impopularité record.

Son mandat a par ailleurs été entaché par plusieurs affaires, dont celle du «Rolexgate», portant sur des montres et bijoux de luxe qu’elle n’aurait pas déclarés et celle de la rhinoplastie qu’elle a secrètement subie en juillet 2023 alors que la loi l’obligeait à en informer le Parlement.

Ces dernières semaines, les manifestations contre le gouvernement se sont multipliées à Lima devant une vague d’extorsions et de meurtres attribués au crime organisé. Cette nouvelle crise politique intervient alors qu’un groupe de musique a été la cible de tirs mercredi soir à Lima faisant cinq blessés, dont quatre musiciens.

Les autorités n’ont pas encore déterminé si l’attaque était liée au fléau de l’extorsion qui touche principalement la capitale de 10 millions d’habitants. Cependant, le président de l’Association des artistes et entrepreneurs du Pérou, Walter Dolorier, a assuré que les musiciens avaient reçu des «menaces» provenant de groupes criminels.

«Peur constante»

«Les Péruviens vivent dans une peur constante», a dénoncé jeudi soir la députée Norma Yarrow, du parti de droite Renovación Popular.

Actuellement, les anciens présidents Alejandro Toledo et Ollanta Humala sont incarcérés pour corruption dans une prison spéciale située à l’est de Lima. Pedro Castillo y est également détenu, dans l’attente de son procès pour une tentative de coup de force contre le Parlement.

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