
Le président palestinien souhaite «paix et stabilité» avec Israël

Le Président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré jeudi dans un rare entretien accordé à une télévision israélienne souhaiter "la paix, la sécurité et la stabilité" entre les Palestiniens et Israël.
(Keystone-ATS) «Ce qui s’est passé aujourd’hui est un moment historique», déclare M. Abbas dans cet entretien accordé à la chaîne 12 à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, à propos de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza conclu sous l’égide du président américain, Donald Trump.
«Nous espérions et nous gardons espoir de parvenir à mettre fin au bain de sang qui sévit dans notre pays, que ce soit dans la bande de Gaza, en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est», ajoute-t-il. «Aujourd’hui, nous sommes très heureux que ce bain de sang ait pris fin. Nous espérons qu’il en sera ainsi et que la paix, la sécurité et la stabilité règneront entre nous et Israël».
Interrogé par le journaliste de la 12 sur les réformes demandées par M. Trump à l’Autorité palestinienne pour permettre l’émergence d’un Etat palestinien pleinement souverain et indépendant pouvant avoir part dans un futur gouvernement de la bande de Gaza, M. Abbas répond: «Pour être honnête, nous avons lancé des réformes»
«Ces réformes concernent notamment celle relative aux salaires des prisonniers [palestiniens détenus par Israël] convenue avec les Etats-Unis et approuvée par ces derniers», ajoute-t-il.
«Quant aux réformes dans les domaines de l’éducation […] de la sécurité, elles sont toutes en cours de mise en oeuvre», déclare encore M. Abbas: «Certaines ont déjà été mises en oeuvre, d’autres continueront d’être mises en oeuvre, jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne devienne un modèle et soit capable de continuer à diriger le peuple palestinien».
«Incitation au terrorisme»
M. Abbas faisait ainsi référence à deux réformes demandées de longue date par Israël, les Etats-Unis et plusieurs pays européens, notamment la France: celle des allocations bénéficiant aux familles des Palestiniens tués ou emprisonnés par Israël, système qualifié par ce dernier d'»incitation au terrorisme», et la réforme des manuels scolaires en usage dans les écoles palestiniennes, accusée par les autorités israéliennes d’inciter à la haine des juifs.
Le plan de paix en 20 points de M. Trump pour la bande de Gaza présenté fin septembre prévoit dans un premier temps de confier le gouvernement de la bande de Gaza après guerre à «un comité palestinien technocratique et apolitique» placé «sous la supervision et le contrôle d’un nouvel organe international de transition» dirigé par le président américain lui-même.
«Cet organe établira le cadre et gérera le financement de la reconstruction de Gaza jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne ait terminé son programme de réformes, comme décrit dans diverses propositions, y compris la proposition franco-saoudienne» de septembre à l’ONU endossée par de nombreux pays.
Cette proposition appelle «à la création d’un Etat de Palestine souverain et économiquement viable, vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël».
Elle appelle à la mise en oeuvre d'»un programme de réformes crédible […] mettant l’accent sur la bonne gouvernance, la transparence, la viabilité des finances publiques, la lutte contre l’incitation à la violence et les discours de haine», entre autres.
Le plan Trump entrevoit qu’une fois le programme de réforme de l’Autorité palestinienne «fidèlement mis en oeuvre, les conditions pourraient enfin être réunies pour ouvrir une voie crédible vers l’autodétermination et la création d’un Etat palestinien».