
Le site internet du « New York Times » payant à partir de 2011
(Keystone-ATS) New York – Le « New York Times » a annoncé mercredi qu’à partir de 2011 son site internet serait payant au-delà d’un certain nombre d’articles consultés. Il compte ainsi compenser la perte des recettes.
Ce nouveau modèle permettra de faire payer les internautes au-delà d’un certain nombre d’articles consultés par mois, qui n’a pas été précisé, sauf s’ils sont déjà abonnés à la version papier.
« Cela permettra (au site) NYTimes.com de se procurer un second flux de recettes tout en préservant ses solides activités publicitaires », et en garantissant la poursuite de son référencement par les moteurs de recherche, estime le quotidien.
Le site NYTimes.com, avec 15 millions de visiteurs uniques par mois, revendique la première place parmi les sites de journaux aux Etats-Unis, et figure parmi les cinq premiers sites d’information, selon l’institut Nielsen.Déjà tenté
En 2005, le « New York Times » avait déjà tenté de rendre son site partiellement payant, notamment pour accéder à des éditoriaux, mais il avait mis fin à l’expérience deux ans plus tard.
Actuellement le « Wall Street Journal », propriété du groupe News Corporation de Rupert Murdoch, et « Newsday », sont les seuls grands journaux américains à avoir des sites internet payants.
Cette décision du « New York Times » relance le débat sur le moyen pour les médias traditionnels de tirer des revenus d’internet, qui jusqu’à présent a surtout été la source d’une perte de recettes, en raison notamment de la quasi-disparition des petites annonces imprimées.Sans surprise
Dan Kennedy, professeur de journalisme à l’université Northeastern, à Boston, a jugé l’annonce du grand quotidien sans surprise: « depuis à peu près un an il devient de plus en plus évident que la publicité seule ne permettra jamais de financier l’infrastructure lourde du site internet d’un journal traditionnel », a-t-il dit à l’AFP. « Les gens réfléchissent de plus en plus à la façon de faire payer les lecteurs ».
Que la nouvelle expérience du « New York Times » réussisse ou non ne permettra cependant pas d’en tirer des conclusions pour l’ensemble du secteur: « il y a des chances pour que ça marche bien mieux pour eux que pour d’autres journaux », en raison de la réputation d’excellence de ce quotidien, qui fait que « beaucoup de gens seront prêts à payer pour y accéder ».
En Grande-Bretagne, le « Financial Times » a mis en oeuvre un système similaire à celui évoqué mercredi par le quotidien new-yorkais. Mais beaucoup de journaux hésitent à faire payer les internautes, de peur de réduire encore leur lectorat.Mais beaucoup de journaux hésitent à faire payer les internautes, de peur de réduire encore leur lectorat.
« Nos lecteurs sont très loyaux et nous pensons qu’ils paieront pour nos contenus et nos services en ligne », a souligné pour sa part le président du conseil d’administration de la maison mère du « New York Times », Arthur Sulzberger, cité dans un communiqué.