Des perspectives suisses en 10 langues

Le statut du Kosovo en question

Micheline Calmy-Rey effectue sa première visite officielle en Serbie-Monténégro. Keystone

Micheline Calmy-Rey, cheffe de la diplomatie suisse, compte parler de l'avenir controversé du Kosovo, lors de sa visite dans la capitale serbe, Belgrade.

Ce voyage intervient moins d’un mois après le plaidoyer de la Suisse en faveur de l’indépendance de la province devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

C’est le 27 mai dernier que le représentant permanent de la Suisse auprès des Nations Unies s’est prononcé sur le statut final du Kosovo. Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Peter Maurer a clairement dit qu’un retour de la province sous souveraineté serbe «n’est ni souhaitable, ni réaliste».

Selon l’ambassadeur, le cheminement vers une indépendance formelle du Kosovo doit passer par une étroite surveillance internationale et des négociations avec les autorités serbes. Peter Maurer a aussi rappelé que la Suisse est prête à jouer «un rôle de facilitateur».

De son coté, le gouvernement de Belgrade tente de masquer son irritation. «La Suisse doit rester neutre. Ceci afin de contribuer, comme elle l’a déjà fait, aux discussions entre les deux parties», explique Aleksandar Simic, conseiller du premier ministre serbe Vojislav Kostunica.

Critiques en Suisse

Des parlementaires suisses ont également critiqué la prise de position de l’ambassadeur. Et ce, alors que la communauté internationale n’aborde cette épineuse quéstion qu’avec la plus extrême prudence.

«Jusqu’ici la politique de la Suisse était d’évaluer d’abord les standards (en matière de droits de l’homme notamment) avant de se prononcer sur le statut du Kosovo. Or, le gouvernement a décidé d’inverser l’approche sans nous avertir», a déploré le parlementaire socialiste Erwin Jutzet, président de la Commission de politique extérieure du Conseil national, la chambre du peuple.

Rappelons que le Kosovo, officiellement province du sud de la Serbie, est administré par l’ONU depuis juin 1999. Les Albanais, qui représentent plus de 90% de la population, réclament l’indépendance. Les autorités serbes, elles, y sont réticentes.

Des sujets variés

Quoi qu’il en soit, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey doit rencontrer son homologue serbe Vuk Draskovic au cours de son séjour belgradois. Des discussions sont également prévues avec le président de la République de Serbie Boris Tadic et le premier ministre Vojislav Kostunica. Au menu des pourparlers: les relations bilatérales, les Balkans et la coopération européenne.

Selon le ministère suisse des Affaires étrangères, la situation au Kosovo sera également évoquée. Un sujet que Micheline Calmy-Rey abordera aussi avec le président du Centre de coordination pour la province, Nebosja Covic.

Par ailleurs, Micheline Calmy-Rey devrait se rendre au Kosovo à la fin juillet ou au début août.

swissinfo avec les agences

– Micheline Calmy-Rey est en visite officielle à Belgrade du 16 au 18 juin.

– La Conseillère fédérale doit rencontrer son homologue serbe Vuk Draskovic, avec qui elle aura des entretiens officiels.

– Des rencontres sont également prévues avec le Président de la République de Serbie Boris Tadic, le Premier Ministre Vojslav Kostunica, et le Président du Centre de coordination pour le Kosovo, Nebosja Covic.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision