Les anguilles électriques agissent comme des pistolets à impulsions
(Keystone-ATS) L’anguille électrique qui vit en Amazonie produit des décharges de 600 volts capables de foudroyer un cheval. Son mécanisme d’électrochocs « fonctionne exactement comme un ‘Taser' », un pistolet à impulsions électriques, utilisé par la police, ont déterminé des chercheurs américains.
Dans un aquarium, Kenneth Catania, professeur de biologie à l’université Vanderbilt, a filmé avec des caméras à haute vitesse de capture ces anguilles en action pour comprendre les mécanismes. Il a observé qu’une anguillet électrique produit 400 pulsations de haut voltage par seconde. Un Taser en produit 19.
Ce gros poisson, qui peut mesurer jusqu’à 2,5 mètres et peser deux kilos , envoie des décharges qui électrocutent et provoquent une contraction des muscles de ses proies et lui permet de les contrôler à distance.
Proies paralysées
« C’est surprenant, ces anguilles peuvent complètement paralyser leurs proies en trois millisecondes », souligne le chercheur, auteur principal de cette recherche parue jeudi dans la revue américaine « Science ». Mais ces contractions ne durent pas très longtemps et l’anguille doit avaler rapidement ses proies, des poissons le plus souvent, sinon ces derniers s’échappent sans aucune blessure.
Ces chercheurs ont aussi observé que ces anguilles, qui ont une mauvaise vue et chassent dans les eaux boueuses, produisent des séries d’ondes électriques un peu comme un radar pour détecter leurs proies dans l’obscurité.
Les anguilles électriques, qui malgré leur nom sont plus proches du poisson-chat, ont un organisme formé d’électrocytes, des cellules électriques dérivées des tissus musculaires. Ce sont en fait des batteries biologiques trouvées seulement chez quelques espèces animales.
Les anguilles et autres poissons électriques intriguent depuis l’Antiquité. Les Egyptiens utilisaient déjà les raies électriques pour traiter l’épilepsie et Michael Faraday étudiait ces anguilles pour comprendre la nature de l’électricité. Plus tard, l’anatomie de ces anguilles a inspiré le physicien italien Alessandro Volta qui a créé la première batterie.