
Les autocars grandes lignes nationaux en Suisse devront attendre

(Keystone-ATS) La Suisse n’accueillera pas de lignes nationales d’autocars longue distance dès décembre. L’Office fédéral des transports (OFT) examine encore la demande de concession de l’entreprise de bus zurichoise Domo Reisen et devrait rendre une décision courant 2018.
Comme la présentation des certificats nécessaires demande plus de travail qu’attendu, Domo Reisen ne sera pas en mesure de débuter l’exploitation à partir du changement d’horaire du 10 décembre, écrit mardi l’OFT dans un communiqué. Et l’office de justifier que le cas est complexe et que c’est la première fois qu’il traite une demande pour un service national d’autocars grandes lignes.
L’entreprise de bus lui a fourni mardi seulement les documents actualisés, indispensables pour démontrer que la demande remplit les conditions d’octroi de la concession, précise l’OFT. Celui-ci devrait rendre une décision au cours du premier trimestre de 2018. Contacté par l’ats, Domo Reisen dit rester confiant. L’entreprise propose à l’OFT le 11 mars prochain comme nouvelle échéance.
L’office assure être toujours ouvert aux demandes de lignes nationales de bus longue distance, pour autant que les conditions légales soient remplies. Par exemple, les prestataires de lignes de bus nationales doivent reconnaître les abonnements demi-tarif et les abonnements généraux. Ces offres ne doivent pas non plus concurrencer de manière significative celles des transports publics.
Domo Reisen souhaite que ses bus circulent sur quatre lignes couvrant environ 40 arrêts en tout, soit St-Gall-Zurich-Genève Aéroport, Bâle Aéroport-Lucerne-Lugano, Coire-Zurich-Sion et entre les aéroports de Bâle et Zurich. C’est pour l’heure la seule firme à avoir demandé une concession. En l’obtenant, elle serait la première entreprise helvétique du genre à rouler sur les routes suisses.
Concurrence en question
Dans un communiqué, le syndicat du personnel des transports (SEV) salue le report de l’OFT et pointe le sérieux de l’analyse des conditions d’octroi de la concession. Il rappelle néanmoins qu’il est opposé aux bus longue distance « qui concurrencent le rail suisse pour lequel la Confédération investit des sommes colossales ».
L’entreprise zurichoise ne se voit pourtant pas comme concurrente directe des CFF. Seul un tiers des utilisateurs de bus longue distance viennent du rail et les deux autres sont des personnes qui utilisaient leur propre voiture ou ne voyageaient pas avant, indiquait fin octobre le patron de Domo Reisen, Patrick Angehrn, se fondant sur une étude du Ministère des transports allemand.
Domo Reisen n’a pas non plus les accords nécessaires pour s’arrêter dans certaines localités, relève le SEV. Parmi les documents actualisés fournis mardi à l’OFT, l’office mentionne une attestation avançant que Domo Reisen dispose de garanties contraignantes l’autorisant à utiliser tous les arrêts souhaités. L’OFT abordera cette question « sous l’angle des principes » avec villes et communes.
Billets deux fois moins chers
Un horaire avait déjà été mis en place pour les six nouveaux bus Domo Reisen qui devaient rouler dès décembre. Dans un premier temps, ils devaient faire un aller-retour par jour, puis deux à partir de juin 2018. Par rapport à l’offre de trains, les temps de trajet de ces bus seraient, de manière générale, deux fois plus longs. En revanche, le prix d’un billet serait deux fois moins cher.
Les autocars disposeraient d’un wi-fi, d’un service de boissons et snacks, sans oublier un accès aux toilettes pour personnes en fauteuil roulant. Première et deuxième classes sont également prévues, avec respectivement 10 et 59 places par véhicule. En tout, l’entreprise proposerait 828 places par jour.
De son côté, l’entreprise allemande Flixbus n’a pour l’instant pas adressé de demande de concession. Elle doit au préalable répondre aux conditions posées en Suisse. Les adaptations salariales et les améliorations d’accès pour les personnes handicapées sont coûteuses.