Les lacs suisses manquent toujours d’oxygène, selon l’EPFL
(Keystone-ATS) Malgré les progrès de la lutte contre la pollution, les lacs suisses souffrent toujours d’un manque d’oxygène. Un chercheur de l’EPFL a sondé les profondeurs du Léman pour mieux comprendre son écosystème.
Depuis des années, l’activité humaine a entraîné une eutrophisation des eaux. Les algues ont proliféré et les températures ont grimpé déséquilibrant l’écosystème. Depuis les années 60, des progrès ont néanmoins été réalisés.
Profondeurs du lac
En dépit de ces efforts, les lacs suisses manquent d’oxygène, affirme l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en présentant vendredi les recherches de Robert Schwefel. Collaborateur du Laboratoire de physique des systèmes aquatiques, il a dressé le bilan de la consommation d’oxygène jusqu’au fond du Léman.
Le scientifique a prélevé des échantillons à différentes strates avec un robot qui peut descendre à des centaines de mètres. Les échantillons dans l’eau et les sédiments ont été pris à sept endroits différents du lac.
Masses de sédiments
Dans les eaux profondes, les algues ont produit une quantité considérable de matières organiques qui constituent les sédiments. Les bactéries qui dégradent cette matière consomment beaucoup d’oxygène, souligne le communiqué.
“Ce n’est pas parce qu’on a diminué les phosphates issus de l’agriculture ou de l’industrie que tout est rentré dans l’ordre. Il faudra encore du temps avant que les lacs ne retrouvent leur respiration optimale”, affirme Damien Bouffard, chef de projet au Laboratoire de physique des systèmes aquatiques.
Modélisation
Si les recherches doivent être poursuivies, les travaux menés sur le Léman ont permis de modéliser à grande échelle la dynamique de l’oxygène dans le lac. Un outil de prédiction a ainsi pu être développé.