
Les restes présumés de la maîtresse de l’amiral Nelson exposés

Les restes présumés de Lady Hamilton, la célèbre maîtresse de l'amiral britannique Nelson, ont fait vendredi l'objet d'une cérémonie dans une église de Calais (F), après avoir été examinés scientifiquement. La femme était morte dans la misère dans cette ville en 1815.
(Keystone-ATS) Femme d’une beauté légendaire, Emma Hamilton (1765-1815), bien qu’issue d’un milieu modeste, était parvenue à se hisser dans la bonne société britannique en épousant un diplomate de la Couronne.
Sa liaison avec Horatio Nelson, avec lequel elle eut une fille, fit scandale à l’époque. Et sa vie prit un tournant tragique après la mort de son amant en 1805 à la bataille navale de Trafalgar, qui ruina les ambitions de Napoléon de régner sur les mers.
Malade, alcoolique et harcelée par ses créanciers, Emma Hamilton s’enfuit à Calais en 1814, où elle meurt l’année suivante. La trace de ses restes s’est perdue quand le cimetière où elle reposait a été délocalisé.
«Destin tragique»
Il y a une dizaine d’années, Dominique Darré, élu municipal à Calais et président d’une association locale de préservation du patrimoine, décide de partir à leur recherche, pour rendre hommage à un «destin aussi romanesque que tragique», a-t-il expliqué vendredi à l’AFP. Il finit par découvrir des ossements semblant pouvoir correspondre, «à côté d’autres tombes anglaises» dans un autre cimetière.
Le médecin-légiste, archéologue et anthropologue Philippe Charlier, qui a déjà analysé des restes d’autres personnages historiques comme Richard Coeur de Lion, Henri IV ou Adolf Hitler, est appelé à la rescousse en 2019.
Avec son équipe du laboratoire d’anthropologie, archéologie et biologie de l’université Paris-Saclay, l’expert a examiné les ossements et confirmé que «tous les éléments étudiés sont compatibles» avec l’idée que les restes soient bien ceux d’Emma Hamilton.
Pas fiable à 100%
L’âge du décès (entre 45 et 55 ans) correspond, tout comme les caractéristiques physiques étudiées à partir de reconstitutions fondées sur les ossements, et la date potentielle de la mort, datée au carbone 14, a expliqué vendredi M. Charlier.
Son équipe a pu aussi reconstituer une image du visage de Lady Hamilton à partir des restes retrouvés, pour les comparer avec des portraits de son vivant. Mais cette analyse «ne peut être fiable à 100%», prévient le spécialiste, notamment du fait de l’état dégradé des os.
C’est pourquoi l’urne funéraire de Lady Hamilton, qui repose désormais dans une alcôve de l’église Notre-Dame de Calais, reste sur des pilots de bois amovibles, afin de pouvoir être déplacée en cas de nouveau rebondissement dans cette enquête au long cours.