
Les Suisses restent très friands de culture

(Keystone-ATS) Les Suisses sont toujours aussi friands de culture. En 2019, plus de 70% ont arpenté les musées ou assisté à des concerts, selon une enquête. L’offre numérique continue sa progression, tendance qui devrait se renforcer avec la crise du covid.
Dans le détail, 74% des habitants ont visité des monuments ou des sites archéologiques l’an dernier, 72% sont allés au concert et 71% ont visité des musées et des expositions. Plus des deux tiers de la population sont également allés au cinéma, indiquent les chiffres publiés lundi par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Premier constat, ces chiffres sont très stables par rapport à 2014, date de la première enquête du genre. Avant le coup d’arrêt dû au covid, certains domaines ont même connu une progression, comme les festivals, dont la fréquentation est passée de 38% à 47%.
Numérique en force
Cette stabilité s’accompagne d’une forte progression de l’offre numérique, note l’OFS. En musique, c’est la révolution des supports sonores qui se renforce. On observe ainsi un recul notable des CD/DVD, qui passent de 74% en 2014 à 53% en 2019. Au profit de l’écoute sur téléphone mobile, qui fait un bond de 45% à 64%. La radio et la télévision restent en tête avec 89%.
Dans le domaine du livre, la part des personnes qui lisent sur des supports électroniques a sensiblement augmenté, passant de 15% en 2014 à 25% l’an dernier. Le profil de ces lecteurs a évolué par rapport à la première enquête. Désormais, tant les femmes que les hommes s’adonnent aux liseuses ou tablettes, ainsi que toutes les tranches d’âge de moins de 60 ans.
«La numérisation et les nouveaux modes d’accès à la culture constituent un défi majeur à relever pour les institutions culturelles dans les prochaines années», relève à ce propos l’OFS. La crise du Covid a encore renforcé cette tendance.
Obstacles
Sans surprise, les résultats de l’enquête de 2019 démontrent que l’accès et la participation à la vie culturelle continuent à dépendre fortement de facteurs sociodémographiques. Et notamment du niveau de formation, du revenu et de l’origine.
Outre le manque de temps (50% des personnes interrogées), un tiers indique le manque d’argent comme obstacle à la fréquentation des lieux culturels; 23% disent ne pas se sentir à leur place dans ces lieux, notamment les personnes dont le niveau de formation est modeste et celles qui ont des moyens financiers limités. Quelque 29% évoquent aussi un manque d’intérêt.
Les distances à parcourir posent en outre un problème à plus d’un quart des personnes (26%). Les chiffres montrent que les «entreprises culturelles» sont présentes surtout dans les zones urbaines, à 75%. Contre seulement 10% en zone rurale et 15% dans les zones intermédiaires.
«Amateurs assidus»
Les Suisses ne se contentent pas de consommer de la culture, ils la pratiquent également. Comme en 2014, 65% de la population exerçait une activité culturelle en «amateur assidu». La photographie reste en tête (25%), devant le dessin et la peinture (21%), le chant (21%) ou la pratique d’un instrument (18%). Les blogs, le théâtre amateur ou le rap sont plus confidentiels (moins de 5%).
Comme pour la consommation, la situation financière des personnes demeure un facteur fondamental de la pratique culturelle. Ainsi, parmi les ménages à bas revenu, 11% seulement des sondés font de la musique, contre environ 22% dans les ménages à haut revenu.