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Les vendanges s’annoncent prometteuses en Suisse romande

Les vignerons vaudois, ici à Puidoux, attendent une excellente qualité cette année. KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD sda-ats

(Keystone-ATS) Les vendanges battent leur plein en Suisse romande, avec un peu d’avance. Les vignerons tablent sur un retour de la qualité, après les dégâts causés par le gel l’an dernier ou par la grêle en 2013.

En Valais, qui concentre un tiers de la surface de la viticulture suisse, l’ouverture officielle des vendanges a eu lieu le 10 septembre. Mais certains sécateurs s’agitent déjà depuis près de quatre semaines sur certaines parcelles, comme celles destinées à la production de vins mousseux.

Le gros de la vendange sera entré en cave d’ici à une dizaine de jours environ. “La vigne a bénéficié d’un été très chaud et sec et la qualité est au rendez-vous”, indique à Keystone-ATS Guillaume Favre, collaborateur agro scientifique à l’Office valaisan de la viticulture.

Contrairement à 2014, où d’importantes pluies avaient favorisé la pourriture, le vignoble n’a pas connu de problèmes phytosanitaires particuliers. En ce qui concerne la quantité, “nous renouons avec la norme et avec le sourire”, se réjouit Guillaume Favre.

Ces dernières années, les récoltes étaient de qualité, mais maigres (à l’exception de 2016). L’an dernier a été marqué par un gel dévastateur et une quantité récoltée la plus faible depuis 1966, précise Guillaume Favre.

Précocité pour Vaud

Deuxième plus grand canton viticole de Suisse, Vaud a commencé le gros des vendanges le mardi du Jeûne (le 18 septembre). “C’est assez précoce. Il n’y a qu’en 2003 qu’elles avaient démarré plus tôt”, explique François Montet, président de la Fédération vaudoise des vignerons.

La qualité est “absolument magnifique”. “J’ai rarement eu des sondages aussi hauts que cette année”, note François Montet. “Il n’y a pas de pourriture, pas de drosophiles, qui ont été décimées par la canicule. La vendange est très mûre et très saine”, constate-t-il.

En ce qui concerne les volumes, “cela dépend des régimes hydriques des sols. Là où il y a de bonnes réserves d’eau, les quantités sont normales. Ailleurs, il manque parfois une partie de la récolte”, ajoute François Montet. “Mais cela varie beaucoup d’une parcelle à l’autre.”

Globalement, la récolte sera suffisante pour alimenter les marchés. “C’est une belle récolte, mais elle ne sera vraisemblablement pas excédentaire”, selon les premières observations.

D’abord les mousseux

Du côté de Genève, troisième canton en matière de superficie, les vendanges ont commencé début septembre, pour les mousseux, et elles s’achèveront vers la mi-octobre. “L’année a été très particulière”, fait savoir Florian Barthassat, oenologue à la Cave de Genève, la société qui s’occupe de 30% du vignoble genevois.

“Le printemps a été humide, puis, en juin, le temps est devenu très sec et très chaud”, explique Florian Barthassat. “Normalement, qui dit sécheresse, dit quantité faible. Pourtant, le raisin est abondant cette année”. Ce phénomène est certainement dû à la réaction de la vigne après le gel de 2017.

Qualitativement, le raisin est sain et contient un taux de sucre hors norme, note encore Florian Barthassat. Le millésime sera solaire, avec de grosses couleurs et des vins très chaleureux.

Excellence à Neuchâtel

Derrière le Valais, Vaud et Genève, qui couvrent les deux tiers de la superficie en Suisse, les plus petits vignobles tirent aussi leur épingle du jeu. Les vignerons neuchâtelois peuvent ainsi s’attendre à un millésime 2018 de très bonne qualité, voire excellent.

“L’état phytosanitaire est bon. Le raisin est sain et propre”, déclare Johannes Rösti, directeur de la station viticole neuchâteloise. Après plusieurs petites années, dues au gel ou à la grêle, le volume de 2018 est dans les normes et les quotas seront atteints dans le canton de Neuchâtel.

“On a craint cet été un rendement plus faible en raison de la sécheresse, mais comme les vignes ont des racines profondes”, elles n’ont au final pas trop manqué d’eau, souligne Johannes Rösti. Les vendanges, qui ont commencé aux alentours du 10 septembre, sont précoces cette année. La grande majorité sera finie d’ici à fin septembre.

Particularité de cette année: les températures anormalement chaudes pour la saison obligent les vignerons à refroidir le raisin qui arrive en cave pour éviter une fermentation trop rapide, relève Johannes Rösti. Autre possibilité: cueillir le raisin à des moments de la journée où les températures sont encore relativement basses.

Fribourg content

A Fribourg, les vendanges ont commencé le lundi du Jeûne et devraient durer encore quelques jours. La récolte est très précoce. “Nous avons un très beau raisin. Nous nous situons dans les années sucrées”, constate le directeur de la promotion des vignerons du Vully Etienne Javet.

Et la quantité est aussi au rendez-vous. “C’est une des plus belles années depuis une dizaine d’années, semblable à celle de 2011”, ajoute Etienne Javet. La météo chaude et sèche, sans gel, nous a permis de ne pratiquement pas perdre de récolte.

La vigne résiste en effet très bien à la sécheresse. En outre, pratiquement aucun parasite n’est à déplorer. “On demande des années comme ça chaque année”, complète le directeur de la promotion des vignerons du Vully.

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