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Ligue des champions: Tottenham – Liverpool, finale entre miraculés

(Keystone-ATS) Apothéose de la saison, la finale de la Ligue des champions aura cette année l’accent anglais.

Tottenham et Liverpool se disputeront en effet le trophée à Madrid, dans le stade de l’Atletico (21h00/Teleclub Zoom).

Cette rencontre mettra aux prises deux clubs quasi miraculés, après un parcours semé d’obstacles pour décrocher une place en finale. Tottenham, qui arrive à ce stade de la compétition pour la première fois de son histoire, s’est extirpé de justesse (8 points/avec 2 victoires, 2 nuls et 2 défaites) d’un groupe difficile en phase de groupes, où il affrontait Barcelone, l’Inter Milan et le PSV Eindhoven.

Les Spurs ont ensuite écarté sans problème le Borussia Dortmund de Lucien Favre (4-0 au total) avant un duel titanesque contre Manchester City en quarts de finale. Tottenham s’est imposé 1-0 chez lui à l’aller, avant de se qualifier malgré une défaite 4-3 à Manchester lors d’une rencontre folle, et notamment l’annulation dans les arrêts de jeu d’un but mancunien après recours à la VAR…

Lucas Moura, héros improbable

Dans le dernier carré, les espoirs londoniens ont longtemps semblé illusoires. Ajax a gagné 1-0 sur la pelouse des Spurs et menait 2-0 à la mi-temps au retour à Amsterdam. Mais Lucas Moura endossait le costume du héros improbable. Le Brésilien, pas toujours titulaire dans l’équipe de Mauricio Pochettino, entrait dans la légende du club en signant un étonnant hat-trick (55e/59e/96e) synonyme de billet pour la finale.

Même si les cinq derniers clubs à avoir disputé leur première finale de C1 ont perdu (Valence en 2000, Bayer Leverkusen en 2002, Monaco en 2004, Arsenal en 2006 et Chelsea en 2008), Tottenham a des arguments pour briser cette série. Son parcours jusqu’à Madrid le prouve de manière éloquente.

Cette équipe brille par son organisation tactique, ses fulgurances en attaque et son état d’esprit irréprochable. Et si Harry Kane, qui n’a plus joué depuis le 9 avril en raison d’une nouvelle blessure à la cheville, a retrouvé toutes ses sensations, rien ne sera impossible…

« C’est génial d’être ici, mais vous participez aux finales pour les gagner, et c’est ce que nous allons essayer de faire. Nous savons à quel point c’est important pour les supporters et pour l’histoire du club », a déclaré le buteur anglais.

Liverpool: le miracle d’Anfield

De retour en finale un an après la déception connue à Kiev contre le Real Madrid (3-1) avec les bourdes de Karius dans le but, Liverpool a dû batailler pour mériter cet honneur. Après avoir perdu leurs trois matches à l’extérieur en phase de groupes, les Reds ont rejoint in extremis les 8es de finale, en battant Naples 1-0 à Anfield Road, où ils ont fait le plein pour finir avec 9 points.

Ils ont ensuite dû aller gagner 3-1 à Munich après avoir été tenus en échec 0-0 par le Bayern à domicile. En quart de finale par contre, Porto n’a pas pesé lourd (6-1 à l’addition des deux matches).

L’exploit majeur de Liverpool s’est produit en demi-finale retour. Après le 3-0 encaissé à Barcelone, les chances de Jürgen Klopp et ses hommes semblaient très minces, surtout sans Salah et Firmino, blessés. Et pourtant: le miracle est arrivé dans un Anfield en fusion, et Liverpool a balayé le Barça 4-0 grâce à des doublés d’Origi et Wijnaldum, qui n’avaient encore jamais marqué cette saison en Europe.

Cette qualification spectaculaire peut galvaniser les Reds, qui pourront aligner samedi leur meilleur onze de départ, duquel Xherdan Shaqiri devrait être absent. Mais celui qui aspire à devenir le premier Suisse à soulever deux fois le trophée pourrait être utilisé comme joker en cours de rencontre.

Soif de revanche

Liverpool a aussi soif de revanche sur le sort, après la défaite l’an passé en finale. Mohamed Salah, alors sorti sur blessure en première mi-temps, est chaud bouillant. « Je suis si heureux d’avoir la chance de rejouer une finale. Cette fois, j’espère pouvoir jouer tout le match. Nous voulons gagner cette compétition », a indiqué l’Egyptien sur les réseaux.

Les forces de Liverpool sont désormais bien connues. L’infernal trio d’attaque, avec un Mané très en forme, un milieu qui harcèle et qui sait soutenir les offensives, ainsi qu’une défense bien plus solide que par le passé. Le gardien Alisson a permis à Liverpool d’avoir enfin un dernier rempart digne de ce nom. Van Dijk a aussi apporté une énorme stabilité au secteur défensif, alors que les latéraux Alexander-Arnold et Robertson brillent aussi sur le plan offensif.

« Je ne suis jamais arrivé dans une finale avec une aussi bonne équipe », a résumé Klopp. Le technicien allemand reste sur une série noire de six revers consécutifs dans des finales avec Dortmund (Ligue des champions 2013, Coupe d’Allemagne 2014 et 2015) et Liverpool (Coupe de la Ligue 2016, Europa League 2016, Ligue des champions 2018). Une victoire samedi constituerait un couronnement, mais aussi un soulagement.

Bref, sur le papier, l’affiche s’annonce très alléchante. Reste à espérer que l’enjeu ne prendra pas le meilleur sur le jeu.

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