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Manifestation contre l’enfouissement de déchets nucléaires à Bure

(Keystone-ATS) Environ 2000 personnes selon les organisateurs, 1300 selon la préfecture, ont participé samedi à Nancy à une manifestation intitulée “vent de Bure”, a-t-on appris de sources concordantes. Elles ont dénoncé le projet Cigéo de stockage de déchets nucléaires dans la Meuse, sans incident majeur.

Cette manifestation, qui s’est élancée vers 14h00, était entourée d’un important dispositif de sécurité, comprenant 500 policiers et gendarmes mobiles ainsi qu’un hélicoptère.

“Nancy est la plus grande ville à côté de Bure”, a souligné auprès de l’AFP Juliette Geoffroy, porte-parole du Collectif Contre l’Enfouissement des déchets Radioactifs (Cedra), estimant que l’un des objectif de “Vent de Bure” était de montrer qu’un périmètre beaucoup plus large que les environs immédiats de la commune meusienne était concerné par Cigéo.

Mme Geoffroy a dénoncé un dispositif de sécurité “tout bonnement absurde, qui créait un climat anxiogène” mais s’est réjouie qu’il n’ait pas empêché les opposants à Cigéo de se mobiliser. La manifestation, qui touchait à sa fin vers 17h00, s’est déroulée dans un calme relatif.

Dispositif dissuasif

Une vitrine de compagnie d’assurance a été brisée, mais “manifestement le dispositif important a été dissuasif”, a souligné Marie Cornet, directrice de cabinet du préfet de Meurthe-et-Moselle.

“Une cinquantaine de personnes cagoulées et habillées en noir, au profil Black Blocs” se trouvait selon elle dans le cortège et a tenté d’attaquer des commerces.

La préfecture, qui avait anticipé “de forts risques de débordement”, selon un communiqué diffusé vendredi, avait invité les commerçants à retirer tout mobilier extérieur, protéger les vitrines en rez-de-chaussée et baisser le rideau au passage des manifestants.

Enfouissement sous terre

Mené par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le projet Cigéo vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français.

Dans une tribune publiée sur le site Reporterre, environ 150 organisations, associations et personnalités avaient appelé à se mobiliser contre cette “poubelle nucléaire”, qu’elles qualifient d'”aberration technique et financière”.

Le projet se trouve aujourd’hui à un tournant, pointent les signataires, puisque “la demande d’autorisation de création (DAC) et la déclaration d’utilité publique (DUP) vont être déposées”.

Le week-end de mobilisation contre Cigéo devait se poursuivre avec une soirée festive en banlieue de Nancy puis une “assemblée de lutte” dimanche.

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