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Meurtre d’une prostituée roumaine en Suisse: jugement dans le Doubs

(Keystone-ATS) Un travailleur frontalier, soupçonné d’avoir tué avec une grande violence en 2016 une prostituée roumaine de 18 ans,sera jugé en 2020 devant la cour d’assises du Doubs. La jeune femme, rendue méconnaissable, n’a été identifiée qu’un an après.

Une juge d’instruction de Besançon, qui a rendu son ordonnance de mise en accusation lundi, estime avoir “assez d’éléments probants pour renvoyer le suspect de 32 ans devant la cour d’assises pour homicide volontaire”, a précisé à l’AFP le procureur Etienne Manteaux. Il prévoit un procès “courant 2020”.

Cet agent de sécurité, père d’un enfant, vivait en couple à Mouthe dans le Doubs et travaillait près de Lausanne en Suisse. “Il dit qu’il est innocent, qu’il n’a fait que se débarrasser du corps”, a précisé le magistrat. Son ADN a été retrouvé sur la victime, Mihaela Miloiu, tuée en Suisse.

Son corps dénudé avait été découvert par des bûcherons le 15 décembre 2016 dans la forêt communale du Frasnois (Jura), au-dessus des Cascades du Hérisson, à proximité de la frontière suisse.

26 coups de couteau

Il présentait 26 coups de couteau, dont aucun n’a été mortel. D’après l’autopsie, le décès a été causé par de multiples coups portés au visage, dont les os et les dents étaient brisés. La victime était méconnaissable.

Pour l’identifier, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) avait effectué une reconstitution faciale de la jeune femme afin d’établir son portrait-robot en 3D. Un appel à témoins avait été diffusé très largement en Europe.

Des enquêteurs suisses travaillaient à l’époque sur un réseau de proxénètes roumains. Placés sur écoutes téléphoniques, ces derniers semblaient à la recherche d’une jeune prostituée, disparue entre le 29 et le 30 novembre 2016.

Le rapprochement a été fait entre cette disparition, une carte d’identité au nom de Mihaela Miloiu retrouvée à Sullens (Suisse) et le corps découvert aux Cascades du Hérisson.

Près d’un an après sa mort, celle qui était surnommée “l’inconnue du Frasnois” a été identifiée grâce au recoupement de son ADN avec celui de sa mère, retrouvée en Roumanie.

Les enquêteurs sont ensuite remontés jusqu’à l’agent de sécurité, qui s’était rendu le 30 novembre 2016 à l’hôpital de Pontarlier pour faire soigner une main.

“Il a admis avoir eu une relation sexuelle avec la victime. Il a expliqué que des individus l’auraient ensuite tuée”, a précisé le procureur. “Mais il ne dit rien, ni sur leur signalement, ni sur leur véhicule, ni sur l’arme utilisée”, note M. Manteaux, soulignant ses “multiples versions”.

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