Des perspectives suisses en 10 langues

Moment d’émotion particulier dans un silence complet

Les parents de Marie, à gauche, quittent le tribunal en compagnie de leur avocat Jacques Barillon, après une matinée d'audience au cours de laquelle ils ont exprimé leur émotion et le cauchemar qu'ils vivent depuis la mort de leur fille. KEYSTONE/CYRIL ZINGARO sda-ats

(Keystone-ATS) Moment d’émotion jeudi en fin de matinée au procès en appel de Claude D. Les parents de Marie ont brièvement pris la parole pour dire leur souffrance et leur cauchemar d’avoir ainsi perdu leur fille et de devoir endurer ces procès.

Après de longues déclarations de Claude D. visant à démontrer qu’il n’avait pas prémédité de tuer Marie en mai 2013 près de Payerne (VD), la Cour d’appel pénale du Tribunal cantonal vaudois a connu quelques minutes particulières. Deux voix retenues entourées d’un silence complet: la mère et le père de Marie ont tenu à s’exprimer devant les juges.

Que le cauchemar s’arrête

“Profondément blessée”, la mère de Marie a dit vivre ce “procès de trop” comme “une exhumation” de sa fille. Le verdict du premier procès, qui a condamné Claude D. à la perpétuité et à l’internement à vie, est “tout à fait approprié”.

Alors que son couple a été “ébranlé”, que son mari lui a paru parfois “méconnaissable”, elle a dit attendre “la fin des discours creux et des prétendus regrets” de Claude D. Que “le cauchemar finisse au plus vite”, “que la justice soit rendue”. “Marie est hors d’atteinte de toutes ces salissures, elle est en paix, avec Dieu”.

Crime impitoyable

Le père de Marie, qui est pasteur, a ensuite pris la parole. Il a dit avoir été “très secoué, avoir failli perdre pied”. Trois mots se sont imposés à lui: vacuité, inanité et insanité. Face à l’épreuve judiciaire, il a souligné qu’il lui tardait que l'”on éteigne les projecteurs”.

Le père de Marie a conclu en déplorant “les tentatives pitoyables de relativiser ce crime impitoyable”.

Audition du psychiatre refusée

En début de procès, la Cour a rejeté la demande de la défense qui réclamait l’audition du Dr Bruno Gravier, psychiatre de Claude D. Ce dernier a ensuite voulu démontrer qu’il n’avait absolument pas prémédité le meurtre de Marie et que le procureur du canton de Vaud Eric Cottier avait “induit le tribunal en erreur” avec cette thèse.

Aucune surveillance, pas de harcèlement, “rien n’est logique” dans les démonstrations du procureur général du canton de Vaud Eric Cottier lors du procès en mars à Renens (VD). Le procureur a “induit le tribunal en erreur”, a lancé Claude D. Il “joue sur ces éléments” pour affirmer que “je suis l’assassin ultime”, alors que de nombreux témoins me décrivent très différemment. “Rien ne laissait supposer ce qui allait se passer”, a même dit l’un d’entre eux, selon Claude D.

L’audience doit reprendre à 14h00, avec les plaidoiries. Le verdict est attendu vendredi.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision