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OIT: Parmelin relaie l’appel à l’avenir du travail axé sur l’humain

Le conseiller fédéral Guy Parmelin s'est exprimé dans le cadre de la conférence du centenaire de l'OIT réuni pendant une dizaine de jours à Genève (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse partage l’appel lancé à l’Organisation internationale du travail (OIT) pour un avenir du travail centré sur l’être humain. Mardi à Genève, Guy Parmelin a relevé l’importance de la formation et des conventions collectives (CCT) face aux défis du numérique.

Etats, acteurs de l’économie et OIT doivent mettre les hommes et les femmes “au centre” des politiques mais aussi du fonctionnement des entreprises, a relevé le conseiller fédéral lors de la Conférence du centenaire de l’institution. Il a salué cette recommandation lancée il y a quelques mois par la Commission mondiale sur l’avenir du travail.

La numérisation de l’économie et les nouveaux modes de travail demanderont aussi un investissement pour permettre aux travailleurs d’étendre leurs compétences tout au long de leur carrière. Selon Guy Parmelin, la responsabilité revient à la fois à l’employé, à son entreprise et aux gouvernements qui doivent établir les conditions pour atteindre cette approche.

Et de souligner que certaines CCT en Suisse avaient déjà été adaptées à ces besoins pour faire face aux défis liés au numérique. Comme tous les Etats, “nous devons tenter d’anticiper” ces changements avec les différents acteurs, a-t-il affirmé à Keystone-ATS.

Priorité politique à l’OIT

Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA), tous devront accompagner les effets de nouvelles technologies “mal connues”. “Toutes les hypothèses sont possibles”, dit-il sans pour autant préjuger, comme l’a fait le premier ministre Dmitri Medvedev la semaine dernière à Genève pour la Russie, que les Suisses pourraient peut-être travailler un jour de moins par semaine d’ici quelques années.

Au terme d’une dizaine de jours de la conférence présidée par la Suisse à Genève, les 187 Etats membres de l’OIT doivent adopter vendredi une Déclaration du Centenaire. Celle-ci devrait établir les priorités politiques pour l’avenir de l’institution.

Dans son discours, M. Parmelin a rappelé qu’une déclaration nationale tripartite avait été signée en octobre dernier en Suisse entre le gouvernement et les partenaires sociaux, en présence du directeur général de l’OIT Guy Ryder. Un acte pour renouveler l’engagement suisse en faveur de la justice sociale, du dialogue social et de la défense d’emplois décents.

Déclaration avec l’Indonésie

Pour autant, la Suisse a été égratignée récemment par l’OIT. En cause: le manque de protection, selon l’institution, des travailleurs actifs dans des syndicats en cas de licenciement en raison de cette activité.

M. Parmelin va oeuvrer pour une médiation externe entre patrons et syndicats afin de trouver une solution d’ici un an sur cette question. “Je suis optimiste de nature”, a dit le conseiller fédéral à Keystone-ATS.

Des noms d’arbitres ont été identifiés pour être soumis aux parties. “La lettre est déjà partie” et “les conditions sont bonnes”, ajoute le chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Sans résultat, la Suisse pourrait à nouveau être confrontée à la menace d’être placée sur une liste noire de l’OIT dont elle a fini par être enlevée il y a une semaine. “Ce serait regrettable”, ajoute M. Parmelin.

En marge de son discours mardi devant les membres de l’organisation, le conseiller fédéral a rencontré le ministre du travail indonésien Muhammad Hanif Dhakiri. Les deux responsables ont signé une déclaration d’intention sur l’emploi pour compléter l’accord de libre-échange conclu récemment par l’Association européenne de libre-échange (AELE), dont fait partie la Suisse, avec ce pays.

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