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Ultimatum syndical chez Swissair

Les Romands ont, pour l'heure, renoncé à la grève. Keystone

Les syndicats alémaniques du Swissair Group donnent dix jours à la direction pour répondre à leurs exigences. Un ultimatum repris par les Romands.

Deux cents millions de francs pour couvrir les coûts sociaux engendrés par la débâcle du Swissair Group et le maintien du modèle «26/ 26» pour la nouvelle compagnie aérienne nationale. Telles sont les exigences formulées lundi après-midi par les syndicats alémaniques du groupe (Syndicat suisse des services publics, Société suisse des employés de commerce et Personal Union Swissair Holding).

Les quelques 800 employés réunis à Zurich ont également posé un ultimatum à la direction et aux investisseurs du groupe pour qu’ils se prononcent sur leurs requêtes. Une date-butoir fixée au 15 novembre.

Pas encore de grève

Pour les syndicats alémaniques, la grève n’est donc pas encore à l’ordre du jour. «Nous restons loyaux. Mais la patience a aussi des limites», a avertit Daniel Vischer, président de la section trafic aérien du Syndicat suisse des services publics.

«Nous nous réjouissons qu’un ultimatum ait été fixé», a lancé Rémy Pagani, secrétaire romand du Syndicat des services publics, saluant ainsi le durcissement de ses collègues alémaniques, considérés pourtant comme moins combatifs et militants que leurs collègues romands.

Joignant le geste à la parole, quelques 200 employés romands ont décidé lundi soir de s’aligner sur la ligne zurichoise. Ils se prononceront ä nouveau sur une éventuelle grève , après l’ultimatum du 15 novembre prochain.

D’ici là, ils ont également décidé de bloquer un avion de la compagnie Crossair, en guise d’action symbolique.

Chercher un coupable

De fait, l’idée d’une grève était jugée comme totalement prématurée par les syndicalistes alémaniques. «Une grève n’aurait aucun effet sur une compagnie en faillite, d’autant qu’elle serait de faible ampleur», juge ainsi Jim Seiler, secrétaire de la section trafic aérien du Syndicat suisse des services publics.

Selon le syndicaliste alémanique, plus personne ne croit réellement au projet actuel de nouvelle compagnie aérienne: «Tout le monde est en train de chercher un coupable. Les syndicats romands leur en offrirait un sur un plateau».

En effet, le patron de Crossair André Dosé comme Jean-Luc Nordmann du SECO et chef de la Task force «personnel Swissair» l’ont clairement dit ces derniers jours : une grève sonnerait le glas de la nouvelle compagnie aérienne.

Réunion de la dernière chance

L’ultimatum lancé par l’ensemble des syndicats – alémaniques et romands – apparaît dès lors comme la meilleure des solutions pour les employés de Swissair. Il fait monter la pression sur la direction du groupe à deux jours d’une réunion cruciale.

Une séance de concertation réunira en effet mercredi à Berne des représentants de la Confédération, le patron de Swissair Mario Corti accompagné d’autres représentants du groupe et les représentants du personnel du Swissair Group. «C’est une réunion de la dernière chance pour les acquis sociaux en Suisse», a lancé Rémy Pagani

Frédéric Burnand

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