En attendant le G8 d’Evian

Une délégation française est en Suisse. Elle prépare le sommet du G8 qui se tiendra à Evian en juin 2003.
Les opposants n’ont pas arrêté leur stratégie. Mais une chose est sûre: en matière de sécurité, la collaboration helvétique est essentielle.
C’est la première fois que les autorités suisse et française se rencontrent pour parler du sommet qui se déroulera dans la station balnéaire située sur les bords du lac Léman à une cinquantaine de kilomètres de Genève.
Mais le principe de la collaboration a été tranché en juin déjà, plus précisément lors d’un entretien téléphonique entre le président de la Confédération Kaspar Villiger et son homologue français Jacques Chirac.
Retour aux sources
Officiellement, si le président français a choisi Evian, c’est pour retrouver l’esprit de Rambouillet.
Jacques Chirac fait allusion, bien sûr, au premier G7 qui s’est tenu en 1975 à Rambouillet justement, à l’initiative du président français de l’époque, Valery Giscard d’Estaing.
Un sommet fait de discussions informelles entre les chefs d’Etats des sept pays les plus industrialisés. Qui étaient, pour l’occasion, accompagnés de délégations réduites.
Mais ce retour aux sources n’exclut pas les considérations sécuritaires. Bien au contraire. Il s’agit, en l’occurrence, d’empêcher à tous prix une réédition des tragiques événements qui ont marqué le sommet de Gênes en 2001.
Un sommet, rappelez-vous, qui fut marqué par la démesure, les violences et la mort d’un manifestant.
Jeter les bases de la coopération
Cernée par les Alpes et le lac Léman, avec une seule route d’accès, la station thermale d’Evian offre un cadre géographique parfait pour l’organisation d’un G8.
Le lieu est idéal pour la mise en place de mesures de sécurité. Quoi qu’il en soit, vu sa proximité géographique, la Suisse est intégrée dans le dispositif.
Et c’est justement pour jeter les bases de cette coopération que le secrétaire général du G8 Jean-Claude Poimboeuf et le préfet de Haute Savoie Jean-François Caremco sont actuellement en Suisse.
Ils doivent s’entretenir avec l’ambassadeur Jean-Jacques de Dardel, mais aussi avec des représentants des trois cantons directement concernés (Genève, Vaud et Valais), ainsi qu’un certain nombre de responsables des questions de sécurités.
Selon l’ambassade de France à Berne et la Mission française auprès des Nations Unies à Genève, les discussions doivent porter sur la sécurité, mais également sur des questions telles que les capacités hôtelières de la région et les modes de transports disponibles.
Débat ouvert chez les contestataires
Du côté des opposants aux sommets des pays riches, les préparatifs ne sont guère plus avancés.
«Nous comptons agir, lance un militant genevois d’Attac l’un des principaux réseau européen contre le néolibéralisme. Mais, admet Alberto Velasco, les formes de notre contestation ne sont pas encore définie.»
Contre-sommet? Ou bien tentative de blocage du G8? Pour l’heure, la question reste donc ouverte.
Même son de cloche du côté de l’Action populaire contre la mondialisation, un mouvement plus radical encore qu’Attac.
«Certains groupes prônent l’action directe contre le sommet, confie Olivier de Marcellus. D’autres penchent pour des démonstrations plus symboliques.»
«Reste à savoir, poursuit le militant d’Action populaire, si un blocage non-violent du sommet est réaliste». Là, le choix même d’Evian nous fournit déjà la réponse.
swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

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