Près de 100 détenus en grève de la faim, 19 alimentés de force
(Keystone-ATS) A Guantanamo, la grève de la faim, qui touche la prison depuis bientôt trois mois, a encore gagné du terrain vendredi. Sur les 166 hommes incarcérés, 97 refusent de s’alimenter, a annoncé un porte-parole de la prison.
Parmi les 97 grévistes de la faim dénombrés vendredi, 19 sont alimentés de force. Cinq étaient hospitalisés, mais sans être en « danger de mort », selon un porte-parole de la prison, cité dans un communiqué.
Le bilan est en constante augmentation depuis les premiers chiffres fournis par les autorités militaires qui évoquaient 9 grévistes de la faim le 11 mars.
Les avocats des détenus clament depuis le début qu’environ 130 hommes observent ce jeûne. Le mouvement avait été déclenché quand des corans avaient été examinés d’une manière que les prisonniers ont perçue comme une profanation religieuse. Selon eux, c’est toutefois leur détention illimitée depuis 11 ans, sans inculpation ni procès, que dénoncent la plupart des protestataires.
« Une tache noire » sur l’histoire américaine
« Les détentions illégales sans charge ni procès à Guantanamo se poursuivent depuis plus d’une décennie sans issue à l’horizon. Ce n’est donc pas surprenant que les détenus se sentent désespérés », a déclaré Laura Pitter, de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch.
« L’administration Obama doit simplement faire davantage pour mettre fin à cette pratique illégale qui marquera pour toujours l’histoire américaine d’une tache noire », a-t-elle ajouté dans un communiqué.