Pressions pour élargir la zone d’évacuation autour de Fukushima
(Keystone-ATS) Le Japon fait face à des pressions croissantes pour élargir la zone d’évacuation autour de la centrale endommagée de Fukushima. Tokyo refuse cette option pour l’instant. Des relevés laissent pourtant supposer que des substances radioactives s’écoulent dans la mer.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ainsi que l’agence japonaise de sûreté nucléaire ont conseillé au chef du gouvernement japonais, Naoto Kan, d’étendre le périmètre de sûreté de 20 km entourant le complexe nucléaire, soit une zone de 40 km.
Les deux organisations font valoir que des niveaux de radiations supérieurs aux critères établis pour décider une évacuation ont été enregistrés à une distance de 40 km, en particulier dans le village d’Iitate.
De l’eau irradiée a en outre été découverte dans le sol aux abords du réacteur 1 de Fukushima, a annoncé jeudi l’exploitant de la centrale, cité par l’agence Kyodo. La radioactivité dans l’eau se trouvant dans une tranchée souterraine près du réacteur 2 est plus de dix mille fois supérieure aux niveaux normaux, a ajouté Tokyo Electric Power (Tepco).
Niveaux anormaux
Selon Tepco, des niveaux anormaux de césium ont par ailleurs été relevés dans du boeuf en provenance de la région. Pour l’instant, 70’000 personnes qui vivaient dans cette zone ont été évacuées tandis que 136’000 autres résidant dans une bande de terre comprise entre 20 et 30 km ont reçu la consigne, soit de partir, soit de se calfeutrer dans leur domicile.
L’agence a aussi indiqué jeudi que la radioactivité dans l’eau de mer au large de la centrale avait augmenté et était désormais 4385 fois supérieure à la limite admise. Il s’agit du taux le plus élevé d’iode radioactif relevé en mer depuis le tsunami du 11 mars, qui a gravement endommagé la centrale.
Sarkozy au Japon
Après une visite mercredi et jeudi en Chine, le président français Nicolas Sarkozy s’est rendu pour quelques heures jeudi à Tokyo. Il a appelé de ses voeux l’adoption avant fin 2011 de nouvelles normes internationales en matière de sûreté des centrales nucléaires.