Des perspectives suisses en 10 langues

Principaux propagateurs: des personnes jeunes très mobiles

Les résultats de cette étude portant sur Bâle sont applicables à de nombreuses autres villes, selon les auteurs (archives). KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS sda-ats

(Keystone-ATS) Les principaux propagateurs du nouveau coronavirus à Bâle ont été des personnes jeunes, très mobiles, à bas revenu et vivant dans des espaces densément peuplés, selon une étude. Ces travaux pourraient aider à mieux planifier la campagne de vaccination.

L’équipe d’Adrian Egli à l’Hôpital universitaire de Bâle, avec des confrères de l’EPF de Zurich, a analysé les données de propagation de l’épidémie ce printemps dans la cité rhénane.

Les chercheurs ont identifié des schémas de contamination principalement dans deux groupes de population: d’une part les personnes âgées, qui s’infectent dans leur quartier et le transmettent localement dans le même secteur, d’autre part des personnes jeunes à bas revenu, mais très mobiles.

Dans les quartiers densément peuplés où ces jeunes résident, le taux de reproduction était nettement plus élevé que dans les zones où vivent des personnes plus aisées, selon cette recherche qui est en phase de prépublication.

Motif: les groupes socio-économiques défavorisés sont plus fréquemment actifs dans des secteurs où le travail à domicile n’est pas possible. Ces emplois impliquent aussi souvent des contacts personnels et une plus grande mobilité, a précisé Adrian Egli à Keystone-ATS.

Stratégie de vaccination

Ces analyses sont basées sur un modèle épidémiologique prenant en compte 750 tests positifs effectués en mars et avril. Afin de retracer son parcours, les scientifiques ont séquencé le génome du virus dans 400 échantillons. Ils ont ensuite combiné ces données anonymisées avec des informations sur l’âge, le revenu, la mobilité ou encore la densité de population.

Ces résultats pourraient aider à planifier la stratégie de vaccination. “Naturellement, il est absolument juste de vacciner d’abord les personnes âgées et les groupes à risque”, explique le microbiologiste, mais cela ne fera pas baisser notablement la courbe.

“C’est pourquoi il est important de vacciner ensuite les personnes qui contribuent le plus à propager la pandémie”, ajoute le chercheur. Selon lui, ces conclusions bâloises sont valables pour de nombreuses autres villes européennes présentant une structure démographique similaire.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision