Réactions contrastées suite à la décision de sortir du nucléaire
(Keystone-ATS) La sortie progressive du nucléaire décidée mercredi par le Conseil national a suscité des réactions contrastées. Alors que l’économie est convaincue qu’il s’agit d’une décision précipitée, les milieux écologistes saluent une nouvelle ère mais critiquent la suppression de leur droit de recours.
Economiesuisse déplore la décision votée. De même, l’Action suisse pour une politique énergétique raisonnable (AVES) estime que les conséquences économiques n’ont pas été évaluées à leur juste mesure. Les coûts de la sortie du nucléaire seront bien supérieurs aux quelque 2,5 milliards de francs avancés jusqu’ici, écrit economiesuisse.
Pour l’Union suisse des arts et métiers (USAM), organisation des PME suisses, la vote du National vise de manière réductrice et unilatérale la filière du nucléaire. Pour réussir une telle révolution, il faut désormais élaborer un programme qui englobe à la fois la politique énergétique et le climat.
Swisscleantech estime que les députés ont choisi la meilleure voie du point de vue purement économique. Le tournant à prendre n’est pas simple et a un coût, mais il offre beaucoup d’opportunités pour la Suisse.
La Fondation suisse de l’énergie (SES) juge quant à elle que ce n’est qu’un premier pas. Il s’agit maintenant de prendre des mesures durables en faveur de l’efficacité énergétique et de l’encouragement aux énergies renouvelables. Il faut aider les énergies vertes par des taxes incitatives et par un déplafonnement du montant annuel de la rétribution à prix coûtant (RPC) du courant injecté issu d’énergies renouvelables.
Pour Greenpeace, la décision des conseillers nationaux est à marquer d’une pierre blanche. Si le WWF et la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage (FP) se montrent également très satisfaits de l’abandon du nucléaire, ils ne cachent pas leur irritation de se voir supprimer leur droit de recours dans le cadre des projets énergétiques. « La sortie du nucléaire est utilisée comme excuse pour nuire à la protection de l’environnement », écrit le WWF.
L’alliance « Non au nucléaire » et l’Agence des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (AEE) sont également satisfaites de la décision de tourner la page du nucléaire.