Réunion de leaders européens d’extrême droite à Prague

(Keystone-ATS) Des dirigeants de partis d’extrême droite européens, dont Marine Le Pen et Geert Wilders, se sont réunis samedi à Prague. Ils ont salué « l’évènement historique » en Autriche où le chef du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) s’apprêtait à devenir vice-chancelier.
Alliés au sein de l' »Europe des nations et des libertés », un groupe politique du parlement européen fondé il y a deux ans, ces leaders doivent travailler sur leur coopération. Ils se sont réunis lors d’une conférence intitulée « Pour une Europe des nations souveraines ».
« Il ne reste qu’à applaudir qu’une fois de plus en Autriche aujourd’hui, un parti membre de notre groupe au Parlement européen soit pris au sérieux au point d’avoir sa chance au sein du gouvernement », s’est réjoui devant les journalistes Geert Wilders, le chef du Parti néerlandais pour la Liberté.
« Résistance à l’Union européenne »
La présidente du Front National français, Marine Le Pen, a salué un « évènement véritablement historique ». Selon elle, « d’autres suivront car dans un certain nombre de pays la résistance à l’Union européenne s’organise »
Mme Le Pen, qui a perdu la finale de l’élection présidentielle française face à Emmanuel Macron en mai, a apporté aussi son soutien au président russe. Vladimir Poutine briguera un nouveau mandat en mars prochain.
« En ce qui concerne le Front National, bien sûr nous souhaitons la victoire de Vladimir Poutine. Car nous pensons que la France et la Russie doivent améliorer leurs relations diplomatiques », a déclaré Marine Le Pen. « La Russie est un grand pays et il n’y a absolument aucune raison de la mettre au ban de la vie internationale », a-t-elle insisté. «
Montée de l’extrême droite
L’accès des médias aux participants à la réunion a été limité à la seule conférence de presse. Selon les organisateurs, outre Mme Le Pen et Geert Wilders, devaient y être présents notamment des représentants de la Ligue du Nord italienne, du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).
La police tchèque a renforcé ses mesures de sécurité, alors que quelques centaines de manifestants ont répondu à l’appel de groupements de gauche pour protester contre la xénophobie. La police veille particulièrement à la sécurité personnelle de Geert Wilders, confronté à des menaces de mort pour ses propos hostiles à l’islam.
La conférence se tient deux mois après que le parti d’extrême droite tchèque SPD (Liberté et Démocratie Directe) de l’homme d’affaires Tomio Okamura, né à Tokyo, a obtenu le soutien de 10% des électeurs lors du scrutin législatif, grâce à son discours fermement anti-islam et anti-UE, dans un contexte de montée des mouvements d’extrême-droite en Europe. Soutenu par Marine Le Pen, le SPD a gagné 22 sièges au parlement tchèque, qui compte 200 députés.