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Ritaline: pas d’abus dans le traitement des enfants et adolescents

(Keystone-ATS) Les médecins ne prescrivent pas abusivement de ritaline aux enfants ou adolescents hyperactifs et il n’y a pas d’explosion du nombre de personnes détournant ce genre de médicament pour améliorer leurs performances. Le Conseil fédéral refuse donc inutile de légiférer sur le sujet.

La prise en charge médicale des enfants présentant un trouble du déficit de l’attention (TDAH) est adéquate, conclut le gouvernement dans un rapport adopté mercredi en réponse à plusieurs postulats du National. Sur les 3 à 5% d’enfants en âge scolaire concerné, seul un quart se voit prescrire un médicament contenant du méthylphénidate comme la ritaline.

Le nombre de personnes traitées est globalement en augmentation, mais aussi à l’échelon international. Le traitement des enfants et des jeunes est généralement accompagné d’une meilleure prise en charge psychosociale. Médication et psychothérapie sont donc complémentaires et non concurrentes.

Stabilisation pour les jeunes

Le débat public et de meilleures connaissances scientifiques ont conduit à une meilleure acceptation des traitements médicamenteux, ce qui explique sans doute largement leur augmentation. Le nombre de prescription de méthylphénidate à des enfants et des adolescents âgés de 6 à 18 ans devrait se stabiliser dans un proche avenir.

Le Conseil fédéral a toutefois demandé à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) de continuer à surveiller l’évolution de la prescription. Il devra aussi étudier si des mesures doivent être prises pour améliorer la qualité des traitements.

On a longtemps considéré que l’hyperactivité touchait exclusivement les enfants et les adolescents. Depuis quelques années, le diagnostic peut aussi être posé chez l’adulte. Selon les experts, la maladie touche 1 à 4% des adultes. En 2008, 0,1 % des plus de 20 ans ont été soignés au méthylphénidate et ce chiffre devrait augmenter dans les années à venir.

Pas de détournement avéré

Les attentes élevées de la société à l’égard des jeunes peuvent pousser des parents à demander que leur enfant soit traité au méthylphénidate. Le médecin doit veiller à ne pas déplacer les limites entre l’amélioration des performances et le traitement médicamenteux d’une maladie. La liberté et les droits de l’enfant doivent être respectés.

Selon le rapport, rien n’indique toutefois que le nombre de consommateurs de méthylphénidate pour améliorer les performances (« neuroenhancement ») ait fortement augmenté. Pas d’explosion non plus du nombre des personnes souffrant d’ennuis de santé consécutifs à cette consommation. A l’heure actuelle, 4 % des personnes ont déjà pris une fois un neurostimulants.

Il n’est donc pas nécessaire de réglementer davantage un domaine déjà soumis à la loi sur les produits thérapeutiques et la loi sur les stupéfiants. Le Conseil fédéral souhaite toutefois poursuivre la surveillance de la tendance d’utilisation et de prescription de neurostimulants.

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