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Salomé, la force du mythe

Otakar Stafl, «Illustration pour Salomé d'Oscar Wilde», vers 1910. Fondation Neumann, Gingins

La Fondation Neumann montre comment l'histoire de Salomé est devenue une sorte d'obsession pour les artistes.

Ce contenu a été publié le 22 février 2003

Vers 1900, l'initiale de Salomé devient presque l'emblème du style Art Nouveau, de ses arabesques et des tendances morbides «fin de siècle».

Tout part d'un court passage des Evangiles de Marc et Matthieu. Celui qui raconte comment Hérodiade, la femme du tétrarque Hérode, avait obtenu de celui-ci la tête de Jean-Baptiste par l'intermédiaire de la danse de sa fille Salomé.

Et c'est à partir de cette scène biblique inaugurale que les artistes de la fin du XIXe siècle ont réalisé un nombre impressionnant d'œuvres.

Céline Eidenbenz a consacré son mémoire de licence à l'Université de Lausanne au mythe de Salomé. Ce qui l'a amenée à être la commissaire de cette exposition thématique à la Fondation Neumann à Gingins, à voir jusqu'au 11 mai.

Elle a recensé plusieurs centaines de versions de Salomé, peintes, dessinées, gravées ou tissées, sans compter les interprétations littéraires, dont les plus célèbres sont signées Mallarmé, Huysmans et Wilde.

Apothéose et déclin

L'exposition est divisée en deux parties, l'une dédiée à la danse triomphale. Celle qui a valu à Salomé de pouvoir demander à Hérode ce que sa mère voulait: la mort de saint Jean et sa tête sur un plateau.

Cette image de la féminité flamboyante apparaît sur la vaste tapisserie de Frida Hansen, que cette exposition permet de ressortir des dépôts du Musée Bellerive à Zurich.

On la retrouve aussi dans la gravure à la pointe sèche de Picasso, datée de la «période rose». Salomé en acrobate y lance sa jambe avec grâce et dynamisme, tandis que la tête de Jean-Baptiste au premier plan assure la dimension dramatique de cette estampe.

La deuxième partie voit le déclin de la jeune fille, et de l'époque qui la met en scène.

Salomé apparaît sous les traits d'une furie (lithographie de Wilhelm Volz), d'une femme fatale (les étranges et superbes illustrations en noir et blanc d'Aubrey Beardsley pour le drame d'Oscar Wilde), d'un être miné par les hallucinations que lui valent des remords ou du moins la punition divine (singulières aquarelles du Niçois Gustav-Adolf Mossa).

L'accent est mis sur l'influence de Gustave Moreau sur les autres artistes qui ont traité le mythe de manière récurrente, pour ne pas dire obsessionnelle, dans la mouvance de l'Art Nouveau.

swissinfo, Laurence Chauvy

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