Trop de «Swissness» nuit à l’industrie alimentaire
La Fédération des industries alimentaires suisses s’oppose au projet de label «Swissness» du gouvernement. Elle estime que le quota de 80% de matières premières indigènes nécessaire à l’obtention du label est bien trop élevé pour l’industrie alimentaire suisse.
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Selon Daniel Lutz, de Nestlé Suisse, une telle autosuffisance (80% de matières premières) «n’a jamais été atteinte, même sous le plan Wahlen lors de la Deuxième Guerre mondiale». Lors d’une conférence de presse organisée lundi à Berne, le président de la Fédération des industries alimentaires suisses (FIAL), le sénateur libéral-radical (droite) Rolf Schweiger a souligné la nécessité d’une «correction» du projet actuel. Il a proposé que le quota de matières premières suisses soit réduit à 60% pour avoir le droit au label suisse.
La FIAL, qui représente 190 entreprises dont le chiffre d’affaires total s’élève à plus de 20 milliards de francs, a également proposé que le poids des matières premières ne soit pas le seul critère entrant en ligne de compte. Rolf Schweiger a exigé la mise en place d’un critère de valeur, fixant les coûts de production ou de recherche à 60% d’investissements suisses. Les industriels peuvent ensuite avoir le choix entre le critère de valeur ou de poids.
Avec le projet actuel, «la marque suisse sera affaiblie par rapport à la concurrence étrangère» a déclaré Oscar Kambly, président du groupe du même nom, qui a qualifié le projet de «carrément absurde». Pour ce dernier, la priorité est à accorder au lieu de fabrication et non à la matière première. «Le savoir-faire suisse est reconnu à l’étranger: trop de «Swissness» tue la «Swissness», a conclu Daniel Lutz.
swissinfo.ch et les agences
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