A Genève, les femmes fustigent la mondialisation
Plusieurs milliers de militantes ont défilé ce mercredi devant le siège de l’OMC et celui des Nations unies. Cette manifestation a marqué le coup d’envoi pour l’Europe de la «Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence».
Plusieurs milliers de militantes ont défilé ce mercredi devant le siège de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et celui des Nations unies. Cette manifestation a marqué le coup d’envoi pour l’Europe de la «Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence».
Un air de Seattle flottait ce mercredi après-midi dans les rues de Genève au passage des manifestantes venues de toute l’Europe. Même type de déguisement, même diversité des groupes représentés, et surtout même adversaire dénoncé: le libéralisme mondialisé et son agent supposé, l’OMC.
Plus tôt dans la journée, l’infatigable pourfendeuse de multinationales, Susan George, s’est d’ailleurs réjouie de cette orientation prise par le mouvement féministe. Selon elle, les femmes sont les premières victimes du libéralisme économique. Elles sont d’une part exploitées en plus grand nombre, et plus fortement que les hommes. Elles sont également les premières à souffrir des politiques d’ajustement structurel qui coupent les budgets sociaux des Etats.
Lancée simultanément à Montréal et reliée par de nombreuses manifestations à travers la planète, la marche mondiale des femmes s’est donc clairement engagée dans la lutte contre la fracture sociale. Les associations européennes de ce mouvement ont établi un catalogue de revendications qui milite en faveur d’une Europe solidaire, une Europe de la paix et du développement durable.
Mais la marche mondiale des femmes n’a pas pour autant oublié d’inscrire, dans ce catalogue, des revendications féministes. Elle plaide ainsi pour le droit des femmes à disposer librement de leur corps et de leur sexualité. Elle condamne également les violences subies et légitimées par de nombreuses autorités, qu’elles soient religieuses, politiques ou économiques.
Ces revendications qui seront répétées durant toute l’année aux quatre coins de la planète ne sont donc pas nouvelles. Pas plus d’ailleurs que les maux qu’elles condamnent et qui continuent de frapper les femmes.
Reste que ce mouvement aux accents gauchistes a peut-être plus de chance d’être écouté aujourd’hui qu’hier. Il rejoint en effet le vaste front de contestation qui s’est cristallisé en décembre dernier à Seattle.
Frédéric Burnand

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.