Les sages désirs helvétiques
Les Suisses rêvent de santé, de paix et de confort. Telle est l'image qui ressort d'une étude zurichoise sur les désirs des Suisses.
Un rapport qui relève le pragmatisme des Alémaniques, le matérialisme des Romands et le spiritualisme des Tessinois.
Lancée en marge du projet sWISH*(présenté à Bienne dans le cadre de l’Expo.02), cette étude a permis de sonder l’âme de 1500 helvètes. Un échantillon représentatif choisi par l’Institut de recherche sociale de l’université de Zurich.
Clivage géographique
L’importance de l’ancrage géographique dans les opinions exprimées constitue le fait marquant de cette étude. Cette caractéristique prime en effet sur les différences ville-campagne ou celles liées aux catégories sociales.
Ainsi l’analyse des vœux exprimés montre une forte proportion d’esprits pragmatiques en Suisse allemande et tout particulièrement dans la région du Mittelland.
Les Romands sont par contre nombreux à exprimer des revendications sociales. Une attitude qualifiée de matérialiste par les sociologues zurichois et qui est particulièrement vive chez les jeunes.
Les Tessinois, eux, se distingueraient par leur tolérance et leurs préoccupations d’ordre spirituel.
Cette répartition géographique conditionne également les désirs des Suisses face au reste de la planète. Près de 35% des Suisses romands souhaitent une plus grande ouverture au monde.
Les Suisses allemands, eux, ne sont que 20% à exprimer un tel désir et les Tessinois 16%.
En revanche, les Suisses se retrouvent à la question «Quel personnage aimeriez-vous être?». Près d’un Helvète sur deux souhaiterait, en effet, devenir un animal.
Une portée limitée
«Cette étude constitue une analyse générale. Mais vu la richesse des données récoltées, d’autres études permettraient d’affiner notre rapport», juge Heinz Gutscher, l’un de ses auteurs.
Des résultats également influencés par la méthode utilisée. Jürg Artho, un autre responsable de la recherche, précise que l’enquête a été menée par téléphone. «Cela a peut-être influencé les réponses des personnes interrogées», admet-t-il.
«Cela, précise-t-il encore, constituait incontestablement un frein aux envolées oniriques». Il s’agit là d’une caractéristique bien helvétique.
«Le fait, conclut le rapport, que ces vœux n’aient pas rivalisé d’idées et d’imagination est lié au naturel des Suisses. Les réponses ont été faites avec tout le sérieux de rigueur. Car on ne sème pas ainsi ses vœux à tout vent».
swissinfo/Frédéric Burnand
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