Pour en finir avec les complexes
Assistant de l'entraîneur national Köbi Kuhn, Michel Pont a vécu la victoire des Suisses en Irlande comme la concrétisation d'un nouvel état d'esprit.
Très important, ce succès va participer à la prise de conscience qui s’opère actuellement en Suisse.
swissinfo: comment analysez-vous cette magnifique victoire de l’équipe de Suisse en Irlande?
Michel Pont: Ce qui s’est passé mercredi soir au sein du groupe est très fort. Il y avait une véritable union et la conscience très claire chez chacun de la mission à effectuer.
Nous avons vu sur le terrain beaucoup de choses que nous avions préparé avant le match pour contrer au mieux l’Irlande, qui est tout de même une grande équipe d’Europe.
En tant qu’entraîneur, lorsque vous avez mis en place une stratégie et que celle-ci est respectée pour aboutir à un résultat positif, c’est une énorme satisfaction. Qui va au-delà du simple plan comptable.
Une délivrance?
M.P.: Non plutôt des certitudes qui s’amplifient au sein d’un état d’esprit nouveau, une vraie ambition d’un groupe qui veut se donner les moyens d’aller au Portugal.
Les Suisses ont donné l’impression d’avoir une confiance incroyable en eux, une confiance dont on ne soupçonnait pas l’existence?
M.P.: C’est cette sérénité qui a permis à l’équipe de ne jamais douter et de toujours maîtriser les événements avec beaucoup de détermination.
Après vingt minutes de jeu, tout se déroulait selon les plans prévus. L’équipe a alors véritablement pris confiance. L’état d’esprit, l’agressivité et la classe des joueurs ont fait le reste.
Les exploits des moins de 17 ans, des moins de 21 ans, du FC Bâle et maintenant de l’équipe de Suisse laissent supposer que le football suisse revit enfin après des années de disette?
M.P.: Il y a passablement d’éléments qui font penser que le football suisse revit et qui font espérer une situation bien meilleure encore. Mais c’est toujours sur la longueur qu’il est possible d’émettre un jugement. Il est nécessaire d’attendre encore un peu avant de tirer des conclusions définitives.
Une chose est sûre, l’année 2002 a été très riche. Nous avons récolté les premiers fruits du nouveau concept de formation mis en place depuis peu. Il faut désormais totalement éliminer ces idées de défaites honorables et d’infériorité mentale qui nous font avoir peur de nos adversaires.
Est-ce qu’à votre avis une nouvelle ère du football suisse débute actuellement?
M.P.: Oui! Dans le football moderne, l’état d’esprit est primordial. Il y a désormais dans les différentes équipes nationales une vraie ligne de conduite qui peut permettre au football suisse d’entrer dans une nouvelle ère.
swissinfo/propos recueillis par Mathias Froidevaux

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