
Sortie de la région Grand Est: « l’heure de l’Alsace viendra »

(Keystone-ATS) « L’heure de l’Alsace viendra », a assuré vendredi Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) et chantre d’une sortie du Grand Est. Il réagissait aux déclarations d’Emmanuel Macron fermant la porte à une région alsacienne.
« Nous continuerons de porter, avec détermination, le projet d’une Alsace Région à part entière (…) Notre motivation est intacte et même démultipliée », a déclaré l’élu LR dans un communiqué. Selon lui, « l’heure de l’Alsace viendra » en 2024, au moment de la « réorganisation institutionnelle ».
Cette future réforme des institutions, voulue par le chef de l’Etat, pourrait aller d’un redécoupage des régions actuelles (nées d’une réforme en 2015 ramenant leur nombre de 22 à 13) à une redéfinition des mandats électoraux. En janvier, le secrétaire général du parti présidentiel Renaissance, Stéphane Séjourné, avait ainsi souhaité qu’elles retrouvent une « taille humaine ».
« Il ne peut pas en être autrement si le Président de la République veut être au rendez-vous du renouveau démocratique qu’il appelle de ses voeux », a encore estimé M. Bierry. La CEA a voté la semaine dernière à la quasi-unanimité une résolution demandant « la création d’une région Alsace à part entière » et regroupant les compétences régionales et départementales en une seule entité.
« Fin de la récréation »
Dans un entretien accordé lors de sa venue dans la région mercredi au quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Emmanuel Macron, qui avait pu donner l’impression dans le passé d’être ouvert à une région alsacienne, a toutefois douché ces espoirs, se disant « attaché à ce que l’on ne crée pas de nouvelles divisions ».
« Je veux que les Alsaciens (…) sachent que la région Grand Est leur apporte beaucoup », a encore fait valoir le chef de l’Etat. Ces propos ont suscité un vif émoi chez les élus locaux favorables à une sortie du Grand Est, y compris chez les macronistes.
En décembre, dix députés de la majorité, dont l’ancienne ministre macroniste Brigitte Klinkert, avaient ainsi déposé une proposition de loi visant à faire sortir l’Alsace du Grand Est.
Proche du camp présidentiel et opposant au démantèlement de la Région, son président Franck Leroy a quant à lui estimé que M. Macron avait « sifflé la fin de la récréation ».